Les rencontres de François Legault en vue de former un nouveau mouvement politique sont de la «jasette», «des discussions de salon», estime le Parti québécois.

Comme ses députés, la chef péquiste Pauline Marois a minimisé l'ampleur des démarches de l'ancien ministre et l'impact qu'aurait la naissance d'un nouveau mouvement politique sur sa formation ou sur son propre leadership.

Elle croit même qu'un éventuel mouvement mené par M. Legault nuirait davantage au PLQ et à l'ADQ. «Si jamais c'est sérieux, je crois que la menace est pas mal plus grande pour M. Charest et l'ADQ car ce sont des fédéralistes qui mettent de côté la souveraineté et qui sont plus de droite», a-t-elle affirmé jeudi.

«Ce que j'entends comme rumeurs, c'est qu'il y a des souverainistes, des fédéralistes, et ils veulent mettre la souveraineté de côté. Alors là-dessus, j'imagine qu'ils vont aller chercher plus des fédéralistes que des souverainistes. Parce que nous, on continue d'être souverainistes et on va l'être jusqu'à temps qu'on l'ait obtenue», la souveraineté.

Selon Mme Marois, son leadership n'est pas remis en cause par les démarches de son ancien collègue. «Je suis à la tête du parti depuis trois ans, on est à 41% dans les sondages, et s'il y avait des élections demain matin, il y aurait 80 députés du Parti québécois au Parlement. Je pense que c'est un bon score.»

La chef du PQ a ajouté que le projet de M. Legault était encore au stade embryonnaire. «Pour l'instant, ça jase... Alors je ne jaserai pas sur une jasette. Quand ils rendront public, si c'est le cas, leur point de vue - qui sont-ils? viennent-ils des rangs libéraux comme Philippe Couillard ou des rangs conservateurs comme Michael Fortier? -, je pourrai faire des commentaires pertinents à ce moment-là.»

De son côté, le député de Chambly, Bertrand St-Arnaud, a affirmé que les démarches de François Legault «se limitent essentiellement à des discussions de salon». Il a ajouté qu'«on ne peut pas mettre de côté la question nationale dans toute discussion sur l'avenir du Québec».

Pour Jean Charest, François Legault et Joseph Facal «ont décidé de larguer» Pauline Marois et son parti en envisageant de lancer un nouveau mouvement politique.

Quant à savoir si ce mouvement représenterait une menace sérieuse pour le PQ ou remettrait en question le leadership de Mme Marois, M. Charest a dit: «On verra.» Mais «une chose est sûre, si j'ai bien compris, François Legault et Joseph Facal ne seront pas au prochain conseil national du PQ».

L'air moqueur, il s'est réjoui qu'un nouveau mouvement contribue éventuellement aux débats qui agitent le Québec. «Tant mieux au Québec si on a un débat d'idées. C'est toujours bon», a-t-il lancé.

Jean Charest a minimisé l'ampleur du recrutement de fédéralistes par M. Legault. «Je n'en vois pas» de fédéralistes au sein de ce mouvement, a-t-il dit. «Chez nous, au Parti libéral, on va continuer d'être un parti qui représente tous les Québécois.»