Québec presse le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, de confirmer qu'il financera les travaux d'infrastructures qui n'auront pas été achevés au 31 mars 2011 dans le cadre de son programme de relance économique. Le gouvernement Charest et les municipalités ne veulent pas hériter d'une facture de quelque 200 millions de dollars.

De passage à Montréal lundi, M. Flaherty s'est pour la première fois montré ouvert à l'idée de repousser l'échéance, une demande maintes fois répétée par Québec et les municipalités. Si les travaux sont «virtuellement terminés» le 31 mars, Ottawa se montrera «juste et raisonnable» et acceptera de payer sa part, a-t-il expliqué.

Le gouvernement Charest s'est empressé de saisir la balle au bond. «C'est un signal positif» de la part de M. Flaherty, a affirmé hier la présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne. «Je dis bravo! Enfin, il y a une légère ouverture. Il faut que les projets puissent être complétés comme ça doit se faire. On ne laisse pas des projets en plein milieu. On doit les finir.»

«Je peux vous dire que nous voulons nous asseoir très rapidement avec M. Flaherty et le gouvernement fédéral pour pouvoir poursuivre ces projets dans toutes les régions du Québec», a-t-elle ajouté.

Chantiers à risque

Selon la ministre, 251 chantiers sont «à risque» puisqu'ils ne pourront être terminés d'ici au 31 mars. C'est 20% des projets qui bénéficient de fonds fédéraux. Parmi eux figure le chantier du 2-22, l'édifice culturel à l'angle de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent. Selon Mme Courchesne, «toutes sortes de raisons, comme les intempéries», expliquent les retards dans la réalisation des 251 chantiers. En moyenne, ils sont achevés à environ 80% en ce moment, a-t-elle noté.

Si Ottawa ne repousse pas l'échéance, le Québec sera privé de 200 millions de dollars en fonds fédéraux. «Ce sont des sommes importantes», a souligné Michelle Courchesne. Les municipalités pourraient bien frapper à la porte de Québec pour combler un éventuel manque à gagner.

Michelle Courchesne a souligné que le programme fédéral avait été créé en 2009, en pleine récession, pour stimuler la croissance économique. Or, «la relance est là, mais elle est encore fragile», a-t-elle dit. «C'est un programme de stimulation qui a connu du succès. Il ne faut pas l'arrêter.»