Des dizaines de militants libéraux se sont «acheté» un boulot au sein de l'appareil d'État après l'élection du Parti libéral en 2003, a soutenu jeudi le Parti québécois.

À l'Assemblée nationale, le député péquiste Bertrand St-Arnaud a énuméré le nombre des donateurs et de militants libéraux notoires qui se sont trouvé une niche dans les semaines suivant le scrutin général.

«Le conseil des ministres a nommé à divers postes gouvernementaux 15 anciens députés ou candidats défaits du Parti libéral, 24 anciens attachés politiques du Parti libéral et 40 personnes très proches du Parti libéral, en à peine six mois», a relevé le député, pendant la période de questions.

Au fil des ans, a-t-il poursuivi, ces personnes avaient contribué pour plus de 400 000$ à la caisse électorale du Parti libéral du Québec.

La cagnotte suffisait amplement à verser le salaire annuel d'appoint de 75 000$ du premier ministre Jean Charest pendant tout un mandat, a ironisé M. St-Arnaud.

«Doit-on comprendre de tout cela qu'un membre de la grande famille libérale pouvait littéralement s'acheter une job au gouvernement en faisant un généreux don à Charles Rondeau», a lancé le député de Chambly, faisant allusion au collecteur de fonds de la région de Québec qui jouissait, semble-t-il, d'un accès privilégié dans le cercle restreint du pouvoir.

Les faits rapportés ces derniers jours devant la commission Bastarache démontrent «très clairement», selon M. St-Arnaud, que les donateurs sont récompensés par des emplois au gouvernement.

«Qui a autorisé le collecteur de fonds Charles Rondeau à se rendre, toutes les semaines, dans ses bureaux (du premier ministre) et dans l'antichambre du conseil des ministres, pour aider à faire les nominations du gouvernement? Qui a autorisé ce système?», a-t-il renchéri.

De l'avis du député, Jean Charest passera à l'histoire comme celui qui a ramené le Québec aux «pires années» du régime Duplessis.

«Maurice Duplessis avait Gerry Martineau; l'actuel premier ministre a Charlie Rondeau», a-t-il illustré.

Le premier ministre n'a pas répliqué aux attaques du député de l'opposition, restant calé sur son siège.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, s'est cependant chargé de clore le débat.

Les affirmations du député ne sont qu'un «amalgame, un procès d'intention», a statué M. Fournier.