Le gouvernement Charest est tellement «empêtré dans ses propres problèmes» qu'il ne peut plus défendre les intérêts du Québec, estime le nouveau critique du Parti québécois pour les affaires intergouvernementales, Bernard Drainville.

Le député de Marie-Victorin, au sud de Montréal, estime qu'en raison de cette inaction, «des milliards de dollars qui appartiennent au Québec» dorment dans les coffres d'Ottawa, notamment au chapitre de l'harmonisation des taxes provinciale et fédérale et de la compensation pour la crise du verglas.

«Ce gouvernement est tellement pris à se défendre sur toutes sortes de dossiers, toutes sortes d'allégations, qu'il n'a plus le temps de s'occuper des intérêts du Québec, a déclaré M. Drainville en marge du caucus du PQ, qui se tient aujourd'hui et demain à Valleyfield. Ils n'ont plus le temps de se battre pour les Québécois. Je vais me battre pour que les Québécois voient à quel point il faut s'occuper de nos affaires. Les Québécois peuvent me faire confiance, je vais me battre pour eux.»

Le député péquiste assure qu'il sera «combatif» face à Ottawa, autant qu'il estime l'avoir été dans le domaine de la santé depuis 2007. «Les contrats militaires, les subventions à l'industrie automobile: des dossiers où les intérêts du Québec sont en cause et pour lesquels il faut se battre, il y en a beaucoup.»

Sur certains dossiers, Ottawa se «fout carrément de nous autres», assure-t-il. «Ils ont donné quatre ou cinq milliards à l'Ontario pour l'harmonisation de la TPS. Nous, ils nous doivent deux milliards et ils refusent de le payer. Ils n'ont toujours pas payé la facture du verglas, ils nous doivent quatre cents quelques millions pour ça. Sur certains dossiers, le Québec n'est pas respecté et les intérêts du Québec ne sont pas bien défendus.»

À court terme, la priorité de M. Drainville sera de lutter pour le maintien intégral du registre des armes à feu, sur lequel un vote crucial sera tenu ce mois-ci à Ottawa. Si le gouvernement Harper décide de le démanteler, «nous au PQ, on pense que le Québec devrait le gérer. On va demander de récupérer la portion québécoise du registre des armes à feu. Pour s'assurer que nos filles à Polytechnique ne soient pas mortes pour rien.»

Comme critique aux Affaires intergouvernementales, M. Drainville s'estime mieux placé que jamais pour parler de la «raison d'être de (son) engagement politique», la souveraineté. «Je vais défendre l'idée qu'il faut faire la souveraineté le plus rapidement possible, quitte à la faire en allant chercher certains morceaux de souveraineté qui sont actuellement à Ottawa dans les domaines de la culture, de la langue, du développement économique, de l'immigration, l'environnement. Il faut recommencer à faire la souveraineté, à en parler.»