Après le mea culpa de Jean Charest dimanche, la chef de l'opposition péquiste, Pauline Marois, s'est dite prête à faire son bout de chemin pour améliorer le climat à l'Assemblée nationale.

Dans son discours de clôture du congrès annuel de la commission-jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ), le premier ministre a reconnu ses torts dans la dégradation des débats en Chambre.

En entrevue à La Presse Canadienne dimanche après-midi, Pauline Marois a quant à elle convenu avoir élevé le ton mais a affirmé ne jamais avoir voulu provoquer de cynisme.

«Quand on attaque les individus personnellement, quand on fait des quolibets (...) c'est normal que nous nous défendions et que nous réagissions», a-t-elle soutenu.

Elle a expliqué être la porte-parole de la population et que certaines questions ne pouvaient pas toujours être abordées avec des gants blancs.

«Je suis prête à changer de ton, admettons que je pourrais avoir un ton plus serein, à l'occasion, mais en même temps, il faut que j'aie des réponses», a-t-elle dit.

Mais Mme Marois a toutefois posé des conditions. «Le gouvernement doit cesser de ridiculiser nos demandes et cesser de se moquer des questions que l'on pose. Ça commence aussi par là.»

Par ailleurs, la chef péquiste a catégoriquement refusé l'invitation de Jean Charest de remplacer Stéphane Bédard au poste de leader de l'opposition officielle. Elle a plutôt réitéré sa confiance «sans réserve» envers ce dernier.

Le premier ministre avait soutenu dimanche que Mme Marois devait faire comme lui. Cette semaine, il a remplacé Jacques Dupuis au poste de leader parlementaire en nommant à cette fonction Jean-Marc Fournier.

D'ailleurs, Mme Marois croit que c'est à ce moment que Jean Charest a fait son mea culpa en déclarant que «pour changer de climat, il faut changer de leader».

«S'il a dit cela, il a fait une admission que son leader était en grande partie responsable du climat à l'Assemblée nationale.»

Alors que le premier ministre et la chef péquiste débattaient cette fin de semaine afin de savoir qui était responsable du climat acrimonieux à Québec, un sondage internet Angus-Reid, publié samedi, indiquait que la majorité des électeurs du Québec estiment que les deux chefs devraient quitter la barre de leur parti respectif.

Affirmant ne pas vouloir commenter les données de ce coup de sonde, Pauline Marois a tout de même indiqué qu'elle espérait que son style de leadership ralliera une très grande majorité d'appuis au moment du vote de confiance des militants de son parti­.

«Je vais continuer à travailler en respectant mes militants et je suis persuadée qu'ils me le rendront bien», a conclu Mme Marois.