Même si les deux tiers des Québécois souhaitent qu'il cède sa place, Jean Charest conserve l'appui sans réserve des militants et élus libéraux rassemblés samedi au congrès annuel de leur Commission-Jeunesse.

«C'est un homme extrêmement courageux et c'est l'homme de la situation pour le Québec», a affirmé sans détour la ministre de l'Immigration et de la Famille, Yolande James.

Le sondage Angus-Reid-La Presse révèle que l'appui au PLQ a grimpé de huit points depuis le mois d'avril pour atteindre 31% des intentions de vote. Mais le Parti québécois conserve une large avance avec 39% de la faveur populaire.

Pour le premier ministre, toutefois, les résultats sont plus durs encore: 67% des répondants estiment qu'il devrait céder sa place.

«Dans une carrière politique, il y a des hauts et des bas, a indiqué le président de la Commission-Jeunesse du PLQ, Julien Gagnon. Au cours de la dernière décennie, Jean Charest a eu des bons moments et des moins bons moments. Ça ne l'a pas empêché de remporter trois élections d'affilée.»

Il souligne que 55% des répondants estiment que la chef de l'opposition, Pauline Marois, devrait elle aussi quitter son poste. C'est la preuve selon lui que la classe politique au grand complet est désavouée par la population.

«Quand on parle de cynisme, je pense qu'on en a eu un exemple empirique ce matin», a dit M. Gagnon.

Les jeunes libéraux présentent justement une série de propositions avec l'objectif de rétablir la confiance à l'égard des élus. Parmi les propositions dont ils débattront ce week-end, il y a celle de confier au Directeur général des élections (DGEQ) le rôle d'intermédiaire entre les partis politiques et leurs donateurs. Ils souhaitent aussi accorder des pouvoirs de sanctions plus mordants au président de l'Assemblée nationale afin d'assainir le ton des débats au Salon bleu.

«On a tous un examen de conscience à faire», a convenu le président du PLQ, Marc Tanguay, interrogé sur le cynisme de la population face aux politiciens.

Mais il n'y voit pas un blâme à l'égard de la classe politique. M. Charest, fait-il valoir, a tendu la main à l'opposition afin d'assainir le climat à l'Assemblée nationale lors de la prochaine session parlementaire.

D'autres ministres présents au congrès de la Commission-Jeunesse du parti ont refusé de commenter les résultats de l'enquête.

«Je n'ai pas vu le sondage, je ne commente pas les sondages», s'est borné à dire Sam Hamad, nommé ministre des Transports cette semaines.

Il a toutefois martelé qu'il est «derrière M. Charest jusqu'au bout».

La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, a aussi refusé de commenter le sondage