Le déploiement des premiers radars photo sur les routes du Québec ainsi que l'assistance policière et les activités de communication entourant leur implantation ont coûté 4,6 millions de dollars au ministère des Transports du Québec (MTQ) durant les huit premiers mois de fonctionnement.

Selon les données obtenues par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information, près du tiers de ces dépenses ont servi à payer les services policiers, essentiels au fonctionnement de ce système.

Ces coûts s'ajoutent au contrat de 6,7 millions de dollars accordé l'an dernier à la firme CGI pour l'implantation de ces appareils, leur gestion quotidienne et le suivi de l'ensemble du projet-pilote pendant 18 mois.

En tout, les radars photo coûtent donc environ 950 000 $ par mois depuis leur implantation, le 19 août 2009.

Or, selon les données du ministère de la Justice que La Presse a obtenues il y a deux semaines, les 15 radars photo ont permis de percevoir des amendes totalisant un peu plus de 10 millions de dollars en 10 mois, soit une moyenne de 1 million par mois.

Le système ferait donc tout juste ses frais avec des surplus approximatifs de 50 000 $ par mois.

Un long débat public, au terme duquel la ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, avait obtenu le consensus de toutes les associations des usagers professionnels de la route (entreprises de transport par autocar, taxis, camionnage, etc.), avait précédé la mise sur pied de ce projet-pilote de 18 mois.

Six stations de radars fixes, pour signaler les excès de vitesse, et six stations de surveillance des feux rouges ont été implantées dans trois régions du Québec. Trois stations mobiles sont aussi en activité, mais avec un succès fort relatif.

Au 31 mai 2010, les appareils avaient enregistré plus de 64 000 contraventions au Code de la sécurité routière.

Avant que l'infraction soit signalée, des policiers doivent revoir la preuve. Ce sont aussi des policiers qui veillent au déplacement des trois radars photo mobiles. Ces dépenses de la SQ, remboursées par le MTQ, ont totalisé 1,5 million entre le 19 août 2009 et le 31 mai 2010.

Des frais de 900 000 $ ont aussi été remboursés au ministère de la Justice pour les salaires et le fonctionnement du Bureau des infractions et des amendes, qui délivre les contraventions. Les dépenses internes du Ministère se sont élevées à 700 000 $ et des frais d'amortissement, de communication et d'entretien divers ont totalisé 1,5 million (voir tableau).

- Avec la collaboration de William Leclerc