Le Parti québécois conserve la circonscription de Vachon. La candidate péquiste Martine Ouellet l'a emporté avec 59,15% des votes. «Ce sont les meilleurs résultats que nous avons jamais eus dans Vachon, même dans les plus belles années du PQ», s'est réjouie Pauline Marois.

Mme Ouellet succède ainsi au péquiste Camil Bouchard, qui avait quitté la politique l'hiver dernier.Le candidat libéral, Simon-Pierre Diamond, arrive loin derrière avec 24,35% des votes. Il est suivi par Alain Dépatie de l'ADQ (6,61%), Sébastien Robert de Québec solidaire (5,47%) et Yvon Rudolphe du Parti vert (3,14%).

Un peu moins de 29,26% des électeurs inscrits (13 471 sur 46 046) ont voté à cette élection partielle. «J'aurais aimé que la participation soit plus grande, avoue Martine Ouellet. Mais en organisant l'élection un 5 juillet, c'est exactement ce que voulait Jean Charest.»

Comme sa chef, Mme Ouellet a dénoncé le «cynisme» de la décision du premier ministre de tenir l'élection après la Fête nationale et durant la période de déménagement.

Durant son discours de victoire, les militants rassemblés dans un restaurant de Saint-Hubert scandaient «un pays».

Selon la nouvelle députée, un dossier intéressait particulièrement les électeurs de Vachon: les allégations de corruption dans l'industrie de la construction. «Quand je faisais du porte-à-porte, ça revenait tout le temps. Les gens veulent qu'on fasse une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction», avance-t-elle.

«Ça, c'est le spin du Parti québécois», rétorque Simon-Pierre Diamond. Il assure que cet enjeu ne lui a pas nui. «Dans la campagne, les gens me parlaient plutôt de sujets locaux, comme le bruit à l'aéroport Saint-Hubert ou l'offre de soins de santé», raconte-t-il.

Dans une allocution, le premier ministre Charest a relativisé les résultats, en rappelant qu'il s'agissait d'une élection partielle.

L'ambiance était très tranquille dans les locaux du resto Shawarma qui lui servait de local électoral.

Avant de se joindre aux libéraux, M. Diamond a été successivement président de la commission jeunesse, député et ancien directeur général de l'ADQ. Être un transfuge lui a-t-il nui? «Je ne pense pas, répond-il. Les gens m'en parlaient durant la première semaine de la campagne, mais après cela, c'était devenu une vieille histoire.» Le jeune homme de 25 ans prévoit maintenant terminer son stage dans un cabinet d'avocat tout en continuant à militer pour les libéraux.

Avec cette élection, le Parti québécois compte maintenant 51 sièges à l'Assemblée nationale, contre 66 pour les libéraux. Les quatre adéquistes, trois indépendants et Amir Khadir de Québec solidaire complètent la députation.