L'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare a estimé mercredi que le procureur chef de la commission Bastarache, Giuseppe Battista, et le bâtonnier du Québec, Gilles Ouimet, sont en conflit d'intérêts à cause des liens d'affaires qui les unissent dans leur pratique privée du droit.

M. Bellemare a qualifié cette situation de «loufoque», dans le contexte où ses allégations de trafic d'influence dans la nomination des juges font l'objet des travaux de la commission ainsi que d'une enquête du syndic du Barreau réclamée par M. Ouimet.

Selon l'ancien ministre, qui remet en question l'impartialité de la commission, M. Ouimet est associé de trop près au procureur chef Battista, avec qui il travaille au sein du cabinet d'avocats Shadley et Battista.

M. Bellemare croit que cet élément est de nature à alimenter le scepticisme de la population.

En plus d'avoir mandaté son syndic pour enquêter sur les allégations de M. Bellemare, le Barreau du Québec détient le statut de participant dans le cadre des travaux de l'enquête publique.

La porte-parole du Barreau du Québec, Martine Meilleur, a assuré que des mesures prévenant toute possibilité de conflit d'intérêts ont été mises en place entre les deux collègues dès l'annonce de la nomination de M. Battista à la commission d'enquête, le 10 mai dernier.

Le Barreau du Québec avait cependant mandaté son syndic, le 13 avril, afin qu'il détermine si des avocats membres de l'ordre professionnel ont enfreint leur code de déontologie relativement aux situations évoquées par l'ancien ministre.

M. Bastarache a pour sa part été mandaté le 14 avril par le premier ministre Jean Charest afin de se pencher sur les mêmes allégations.

L'enquête menée par le syndic du Barreau n'a cependant été révélée que cette semaine.

La porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice, la députée péquiste Véronique Hivon, a pour sa part déclaré mercredi que les liens entre les M. Battista et M. Ouimet nuisent à l'apparence d'impartialité de l'enquête publique.