Pauline Marois doit dissiper le flou qui entoure ses visées référendaires, a soutenu jeudi le ministre Claude Béchard.

À 48 heures de la Conférence nationale des présidents d'associations péquistes locales, le ministre des Affaires intergouvernementales a fait part de ses attentes, sommant la chef péquiste d'abattre ses cartes.

«On espère de voir qui mène dans le mouvement souverainiste, qui mène au PQ et quelles sont les orientations de Mme Marois. Cela fait trois colloques qu'ils font et absolument rien n'est décidé», a dit M. Béchard, en point de presse, à l'Assemblée nationale.

Les libéraux veulent mettre en lumière les contradictions apparentes du camp souverainiste.

Alors que Mme Marois n'évoque aucun calendrier référendaire, le chef du Bloc Gilles Duceppe laisse entendre à des interlocuteurs canadiens et internationaux qu'un troisième référendum pointe à l'horizon.

Il est plus que temps que les souverainistes cessent d'envoyer des signaux contradictoires, a lancé M. Béchard, en point de presse à l'Assemblée nationale.

La rencontre de la fin de semaine, tenue en banlieue de Québec, sera l'occasion pour la leader souverainiste d'afficher son autorité et de donner l'heure juste aux Québécois, a-t-il fait valoir.

«Qu'ils prennent position! Est-ce que oui ou non il va y avoir un référendum dans un éventuel prochain mandat du Parti québécois et quel est leur programme pour que l'on puisse jouer le vrai jeu? Cela fait un an et demi qu'ils n'ont rien décidé là-dessus et qu'ils laissent traîner une ambivalence», a dit M. Béchard.

Pendant que Mme Marois souffle le chaud et le froid, son vis-à-vis du Bloc québécois se comporte «en pyromane» en annonçant partout sauf au Québec la préparation d'un troisième référendum, a dénoncé le ministre Béchard.

«Il dit à tout le monde à l'extérieur qu'il va y avoir un autre référendum mais ils n'ont pas le courage de le dire à personne au Québec. Alors si au moins Mme Marois peut demander au pyromane d'Ottawa d'arrêter de se promener avec ses allumettes, ce serait déjà un plus», a-t-il laissé tomber.

Pour bien appuyer son propos, le ministre a brandi le spectre de «l'incertitude économique» inhérente, selon lui, au projet souverainiste.

En entretenant le flou autour de la démarche référendaire, Gilles Duceppe et Pauline Marois nuisent à l'économie, a-t-il allégué.

«La démarche de M. Duceppe et le laisser-aller de Mme Marois autour de la question souverainiste nous font craindre pour l'économie du Québec. Cela peut nuire à des investisseurs et à des gens qui veulent se lancer en affaires au Québec et qui entendent parler encore d'un autre référendum», a soulevé M. Béchard, reprenant un argument cher au camp fédéraliste.

Au Parti québécois, il n'a pas été possible d'obtenir des réactions à la sortie du ministre Béchard.

«On invite M. Béchard a suivre nos travaux», s'est contenté de dire le porte-parole de l'aile parlementaire péquiste, Éric Gamache.