Infrastructure Québec estime qu'il est prématuré de conclure que le mode de construction en PPP du Centre de recherche du CHUM et du CUSM n'est pas plus économique que le mode traditionnel, comme le fait le vérificateur général.

En entrevue, le président-directeur général d'Infrastructure Québec, Normand Bergeron, a indiqué que ce n'est qu'après un certain temps qu'il sera en mesure de comparer des chiffres comparables et de conclure quant au mode de construction le plus économique.

«Quant à savoir si les PPP sont économiquement plus rentables que le mode traditionnel, on fait toujours la même chose dans le cas des dossiers en PPP: 60 jours après la fermeture financière, on analyse ça, on va faire un rapport et on va démontrer s'il y a absence d'avantages économiques», a résumé M. Bergeron.

Fait à noter, Infrastructure Québec a pris la relève de l'Agence des partenariats public-privé dans ce dossier.

M. Bergeron tient à souligner qu'il n'y a pas que le coût de construction qui compte. «Faire des projets en partenariat public-privé, les seuls avantages ne sont pas qu'économiques. Il y a des avantages parce qu'on sait à quel moment le projet va être livré et on sait que tout dépassement de coûts va être absorbé par l'entreprise privée», fait-il valoir.

Du côté de la CSN, on rappelle que depuis le début du débat, on prévenait que le mode en PPP serait plus coûteux que le mode traditionnel et qu'il ne serait pas approprié pour de telles infrastructures hospitalières.

«Ça démontre tout le cynisme du gouvernement, parce qu'essentiellement, il a tenté de vendre cette formule-là à la population du Québec en démonisant tout ce qui était fait sous un autre mode et en tentant de convaincre la population qu'il y avait là des économies extraordinaires à réaliser», a commenté la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Elle dit espérer que le gouvernement «revienne à la raison».

«Il est toujours temps de reculer», affirme de son côté le premier vice-président de la CSN, Louis Roy.

«Si Infrastructure Québec maintient les mauvais calculs, comme l'Agence des PPP, il faut la ramener à l'ordre et rapidement. On nous avait assuré qu'on avait changé le conseil d'administration, qu'on avait mis du monde supposément neutre, mais ce n'est pas eux qui font les études. Si on leur donne des chiffres qui sont faussés au départ, tout le monde va poursuivre l'erreur: Infrastructure Québec, après ça les ministères concernés, donc le gouvernement, donc nous aussi comme contribuables», a déploré M. Roy en entrevue.

La CSN représente 5000 syndiqués au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et 5000 au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

La direction du CHUM a refusé de commenter le rapport du vérificateur général parce qu'il porte sur le principe du mode de construction en PPP. Et ça, «c'est un choix gouvernemental», a fait savoir la porte-parole, Lucie Dufresne.