Le Front commun s'inquiète «énormément» des conséquences d'un remaniement ministériel sur les négociations en cours dans le secteur public.

C'est ce qu'a indiqué lundi matin un des représentants de la coalition syndicale, Louis Roy, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en conférence de presse à Québec.

Les inquiétudes des syndicats font suite à une dépêche de La Presse Canadienne qui rapporte que des changements seraient effectués au cabinet Charest d'ici à la fin de juin. Ainsi, au moins trois ministres influents devraient changer de chaise.

«Ça nous inquiète énormément, parce que les ministres ont généralement tendance à vouloir changer les sous-ministres et parfois même changer tout le personnel autour d'eux, a expliqué M. Roy, qui est vice-président de la CSN. Et s'il fallait que cela arrive, on a l'impression que cela pourrait nous repousser encore plus loin dans le temps.»

Le Front commun a déjà repoussé l'échéance de la fin mars jusqu'au début des vacances d'été pour en arriver à un règlement. Il espère toujours prendre de vitesse ce brassage politique dans la conclusion d'une entente globale, pour éviter des «changements d'orientations aux tables de négociations», a précisé M. Roy.

Un autre porte-parole du Front commun, Gilles Dussault, espère aussi que le remaniement pressenti ne retardera pas un règlement.

«C'est comme dans le ciel: il y a une étoile qui ne bouge pas, l'étoile polaire, donc le premier ministre ne changera pas; lui, il porte la responsabilité, ultimement, s'il change les actrices ou les acteurs», a commenté M. Dussault, du Secrétariat intersyndical des services publics.

«On a l'ambition de régler avant le remaniement ministériel, on a mis tout en place pour régler avant le remaniement», a poursuivi le vice-président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer.

Quant à savoir si l'objectif demeure plausible en dépit du blocage des pourparlers dans le secteur de la santé, M. Dussault a déclaré qu'il n'a «pas de boule de cristal» et que le gouvernement sait maintenant qu'il ne peut plus «continuer à procéder par ultimatum».

«On veut parler de ce sujet-là (la santé) avant de parler des autres, a rappelé M. Dussault. Dans la santé, il y a quatre catégories d'emploi et on dirait que le gouvernement n'est pas préoccupé par les quatre.»

Le Front commun représente 475 000 employés du secteur public.