Même si Shell a annoncé vendredi qu'elle renonçait à la vente de sa raffinerie de l'est de la ville de Montréal, le premier ministre du Québec, Jean Charest a soutenu samedi que ce dossier n'était pas clos et que son gouvernement ne baissait pas les bras pour lui trouver un potentiel acheteur.

M. Charest a tenu ces propos alors qu'il inaugurait samedi matin le bureau électoral du jeune candidat libéral à l'élection partielle dans la circonscription de Vachon, à Longueuil, Simon-Pierre Diamond.

«C'est pas vrai qu'on va juste donner une annonce et publier un communiqué de presse. Clément Gignac va relancer les gens chez Shell pour qu'on puisse aller aussi loin que possible, aussi loin que nous devons aller pour maintenir la raffinerie», a soutenu le premier ministre.

Les dirigeants de Shell Canada ont laissé savoir vendredi dans un communiqué de presse que l'écart entre les conditions avancées et leurs exigences étaient trop grand pour envisager la conclusion d'une entente sur la vente de la raffinerie et que conséquemment, les installations dans l'est de la ville seraient converties en centre de distribution.

«Le gouvernement du Québec a fait des pieds et des mains pour trouver des soumissionnaires, il y a en a eu deux, c'est la démonstration qu'il y a eu un intérêt pour la raffinerie. Alors veut pas créer des attentes mais on ne veut pas non plus baisser les bras», a répété Jean Charest.

Simon-Pierre Diamond explique sur les prises de position de l'ADQ

Par ailleurs, le premier ministre du Québec a vanté les qualités du candidat libéral Simon-Pierre Diamond, un ancien député adéquiste. Élu en 2007 dans la circonscription Marguerite-D'Youville, celui qui était alors le plus jeune député de l'histoire de la province a été défait en décembre 2008.

Il était directeur général de l'ADQ lorsque ce parti a été le premier à l'Assemblée nationale à réclamer une commission d'enquête publique sur le secteur de la construction à l'automne 2009.

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, qui était également à Longueil samedi matin pour l'ouverture du local électoral de la candidate péquiste dans Vachon, Martine Ouellet, s'est dite étonnée de voir arriver le jeune candidat au sein des libéraux.

«Il y a quelques mois à peine il s'identifiait toujours à l'ADQ et prenait même fait et cause pour la tenue d'une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction (...). Je ne sais pas comment il pourra réconcilier son discours avec le Parti libéral», a-t-elle demandé.

Interrogé au sujet des prises de position de son candidat, Jean Charest a été plutôt vague. «C'est une chose que chacun doit évaluer et peser», a-t-il répondu, avant de défendre sa décision de ne pas lancer d'enquête publique et de répéter qu'il avait plutôt choisi de poser des gestes concrets.

Quant au principal intéressé, il s'est distancé de la prise de position de son ancienne formation politique qui réclame une commission, affirmant que celle-ci l'avait d'abord fait «pour aller chercher du capital politique». Il s'est d'ailleurs rangé du côté des libéraux, affirmant que la décision de son nouveau chef d'y aller avec une enquête policière était la bonne.

«Quand j'étais directeur général de l'ADQ, l'aile parlementaire de l'ADQ prenait ses décisions elle-même, elle était très indépendante du reste du parti, elle nous consultait très rarement. Lorsqu'ils ont pris cette décision-là, ils l'ont fait pour des intérêts politiques», a-t-il expliqué.

Le scrutin partiel, qui comblera le poste laissé vacant en décembre dernier par le député péquiste démissionnaire Camille Bouchard, aura lieu le 5 juillet.

Celle qui tentera de lui succéder au sein de ce même parti, Martine Ouellet, a notamment milité au sein de la Coalition Eau Secours et du club politique SPQ-libre. Ce «militantisme» amènera une dimension plus progressiste au parti selon Pauline Marois.

Mais Jean Charest a plutôt choisi de parler de «radicalisme» pour qualifier l'engagement de la candidate péquiste. «L'alternative (à Simon-Pierre Diamond) c'est le radicalisme de la candidate du Parti québécois, qui est la candidate du SPQ-libre, de l'aile radicale du PQ», a-t-il dit.

La Parti québécois est au pouvoir dans cette circonscription depuis 1994. Christiane Pelchat, du PLQ, avait occupé le poste de député de Vachon de 1985 à 1994.