Le premier ministre du Québec souhaite qu'Ottawa lève le plus rapidement possible l'imposition d'un visa aux ressortissants mexicains qui veulent venir au Canada.

Jean Charest a discuté de la question hier avec le président du Mexique, Felipe Calderón, au cours d'une rencontre d'une trentaine de minutes qui s'est tenue dans un hôtel près de l'aéroport Montréal-Trudeau. La veille, le chef d'État mexicain avait vivement déploré cette mesure adoptée en juillet par le gouvernement Harper pour freiner la hausse importante des fausses demandes de statut de réfugié en provenance du pays latino-américain.

«Il y avait un problème», a cependant reconnu M. Charest après la rencontre. «Mais au moment où la décision a été prise, on aurait souhaité une autre solution parce que l'imposition d'un visa est probablement la mesure la plus difficile que l'on peut imposer d'un pays à un autre.»

Le gouvernement canadien a annoncé hier que l'imposition d'un visa aux ressortissants mexicains sera uniquement annulée lorsque le régime des demandes d'asile sera modifié. Un processus qui prendra au minimum un an, a indiqué Ottawa.

«On va souhaiter que le gouvernement fédéral agisse le plus vite possible, a dit M. Charest. En attendant, on va l'encourager à accélérer le pas, car plus vite on ira avec la levée de l'exigence des visas, mieux se portera la relation entre le Canada et le Mexique.»

Le président Calderón «a d'ailleurs remercié le Québec d'avoir tenté de trouver une solution autre que le visa», a-t-il ajouté.

Felipe Calderón est arrivé au Canada mercredi en vue de sa participation au sommet du G20. C'est lui qui aurait décidé de faire un passage au Québec, a souligné M. Charest. Avant de rencontrer la délégation du gouvernement du Québec, le chef d'État a discuté avec des dirigeants de l'entreprise Bombardier, qui a investi considérablement au Mexique au cours des dernières années.

Entourés du ministre des Relations internationales du Québec, Pierre Arcand, de son homologue mexicaine, Patricia Espinoza, ainsi que des ministres mexicains de l'Économie, du Commerce, des Transports et du Tourisme, Jean Charest et Felipe Calderón ont abordé plusieurs autres sujets.

Mobilité de la main-d'oeuvre

Ils ont notamment décidé de reprendre les négociations en vue d'une nouvelle entente sur la question de la mobilité de la main-d'oeuvre. Le Québec accueille actuellement environ 4000 travailleurs agricoles mexicains. Ceux-ci ont accès aux prestations de la CSST et à des programmes d'aide aux travailleurs.

«Les Mexicains aimeraient étendre l'entente à d'autres secteurs d'activité, a expliqué M. Charest. Il y a une négociation qui a été commencée en 1997 et 1998. Nous sommes prêts à la reprendre pour conclure une entente qui facilite le déplacement de la main-d'oeuvre d'un pays à l'autre et nous permette d'harmoniser les programmes sociaux.»

Il a également été question de la prochaine conférence mondiale sur le climat qui aura lieu au début du mois de décembre à Cancún. Jean Charest y coprésidera un sommet dans le cadre duquel des États fédérés discuteront de la réduction des gaz à effet de serre.