Pauline Marois prévient ses militants qu'elle fera tomber le gouvernement Charest s'il ne parvient plus à maintenir sa majorité en Chambre. Et cette occasion pourrait se présenter dans un avenir rapproché, selon elle.

Certes, les libéraux sont toujours majoritaires à l'Assemblée nationale. Mais cette majorité est fragile, observent les péquistes. À la suite de l'éviction de Tony Tomassi, le Parti libéral compte 66 députés. Il en faut 63 pour être majoritaire. Si l'on exclut le président de la Chambre, Yvon Vallières, qui ne vote pas, et le ministre Claude Béchard, qui combat un cancer, le gouvernement se retrouve avec 64 membres.

 

Selon Pauline Marois, le gouvernement pourrait bien se retrouver dans une «situation de fragilité» à l'Assemblée nationale, ne pas avoir un nombre suffisant de députés au moment de votes importants.

Dans un discours à saveur préélectorale, la chef péquiste s'est dite prête à renverser le gouvernement à la première occasion. «Pour restaurer nos politiques sociales et nos institutions, la première chose à faire, c'est de nous débarrasser du gouvernement libéral dès que nous le pourrons!» a-t-elle lancé hier aux 500 militants réunis à Drummondville dans le cadre d'un colloque de son parti.

En conférence de presse, la chef péquiste a expliqué que «si demain matin, ce gouvernement se mettait en situation de fragilité telle qu'il pourrait être renversé», elle ne va «pas hésiter une seconde» à le faire tomber. Mme Marois l'a assuré: «Je ne ferais pas une Ignatieff de moi-même!»

La chef péquiste a plaidé que ce «mauvais gouvernement», «empêtré dans des affaires d'éthique et de corruption», «devrait céder sa place» et que son parti est «prêt à prendre la relève». «Les libéraux sabotent l'idéal de solidarité que nous avons placé dans l'État québécois en offrant le triste spectacle du détournement de nos plus beaux idéaux vers le coffre-fort de leur parti», a affirmé Mme Marois dans son discours.

Pour renverser le gouvernement, le PQ, qui compte 50 députés, aurait besoin de l'appui des quatre députés de l'ADQ, des deux indépendants Éric Caire et Marc Picard, de même que d'Amir Khadir de Québec solidaire.