Les commissions scolaires et les agences régionales de la santé aident-elles ou nuisent-elles? D'autres «partenaires» pourraient-ils offrir des services publics aux Québécois?

Ce sont des questions que se poseront des délégués du Parti québécois, qui s'engage en fin de semaine dans le pré périlleux de ce qu'on désigne souvent par «vaches sacrées». Ce colloque, qui se tiendra à Drummondville, s'attaque à la bureaucratie et à l'efficacité des services.

En entrevue téléphonique vendredi, le président du parti, Jonathan Valois, a convenu qu'il s'agissait de questions «délicates».

Les péquistes débattront en outre de l'étendue des services qui doivent être couverts par l'assurance-maladie. Dans cet ordre d'idée, M. Valois a évoqué que le Québec s'est donné un éventail de services «assez généreux» dans les années 1960-1970 et il faut des solutions si on veut les maintenir. Entre autres, «d'autres partenaires» pourraient offrir ces services.

Les délégués veulent savoir si les intermédiaires comme les agences et les commissions scolaires «aident réellement» à offrir de meilleurs services.

«Si on veut que les gens continuent à croire en l'offre de services en éducation et en santé, il faut qu'elle soit performante, parce que, à terme, il y a des gens qui, eux, n'y croient pas et la remettront en question en pensant que le privé est capable, avec un coup de baguette magique, de faire mieux», a expliqué M. Valois.

Il a aussi ajouté que les citoyens demandent au gouvernement, avant d'encaisser des hausses d'impôt ou de tarifs, s'il ne se perd pas de l'argent dans les structures.

Même s'il compte des alliés parmi les syndicats, les groupes communautaires et la fonction publique, le PQ ne prend pas le «parti des structures», au dire de son président.

«Pour les citoyens qui paient beaucoup d'impôts et qui veulent un retour, on doit se poser ces questions. Ce n'est pas remettre en question nos partenaires, au contraire, c'est faire le choix de nos partenaires et se dire, ensemble: arrivons avec de la rigueur.»

Par exemple, on peut bien se targuer d'avoir un système d'éducation accessible, mais si le taux de décrochage est élevé et la formation professionnelle mal adaptée, alors le réseau ne répond pas aux besoins, a-t-il évoqué. De même, le système de santé peut bien être universel, mais si les citoyens ne peuvent avoir accès à un médecin de famille, ils se tourneront vers le privé, a-t-il ajouté.

Ce colloque est le dernier d'une série de trois sur des thématiques différentes. Le premier portait sur la culture et la langue, le deuxième sur l'économie. Ils mèneront en juin une proposition principale qui sera débattue pendant un an, jusqu'au congrès, au printemps de 2011.