«Je pense que le Seigneur nous a testés cette semaine!» a lancé Jean Charest avec un brin d'humour aux 500 militants libéraux réunis en conseil général hier soir. Il a assuré que la commission Bastarache est «le meilleur moyen de mettre les choses au clair» au sujet des allégations de Marc Bellemare qui ont soulevé une véritable tempête.

«Il fallait poser un geste fort surtout quand on remet en question l'indépendance de notre système de justice», a-t-il affirmé dans une brève remarque sur la controverse concernant la nomination des juges. Car autrement, il en a fait allusion à la blague. Rappelant que le gouvernement a célébré les sept ans de son arrivée au pouvoir le 14 avril, il a dit: «sept, c'est un chiffre chanceux, on l'a vu cette semaine!»

Hier soir, Jean Charest a trouvé du réconfort auprès de ses militants qui l'ont accueilli chaleureusement. Les libéraux serrent les rangs au moment où leur parti est au plus bas dans les sondages.

Dans un discours énergique de près de 40 minutes, Jean Charest a défendu le budget, très impopulaire, déposé par son gouvernement. «C'est un budget qui change la trajectoire. Ce budget sera un de ces moments auxquels on pourra référer par deux mots: avant et après», a-t-il dit.

Il a longuement insisté sur l'effort de l'État en vue de retrouver l'équilibre budgétaire. Il a rappelé, par exemple, le gel de la masse salariale de la fonction publique et la réduction de 10% des dépenses de fonctionnement de nature administrative d'ici 2013-2014. «Je m'engage devant vous: l'État va livrer sa part du contrat dans la réduction des dépenses», a-t-il lancé.

Puis, il a justifié la hausse de la TVQ, une «mesure équitable puisque ceux qui consomment plus paient plus». Le gouvernement met en place une contribution santé de 200$ par année, car «il faut que chaque citoyen soit conscient des coûts de la santé, que ce n'est pas gratuit la santé», a-t-il insisté. Il n'a pas parlé de l'idée d'un ticket modérateur ou orienteur, seulement d'une «discussion sur le financement de notre système de santé».

Jean Charest a décoché plusieurs flèches en direction de la chef péquiste Pauline Marois, lui reprochant entre autres de n'avoir fait aucune proposition au sujet du financement de la santé.