Le passage de l'avocat Marc Bellemare en politique provinciale a été bref et fracassant.

Natif de Saint-Hyacinthe, Marc Bellemare a été élu député libéral de la circonscription de Vanier, à Québec, en 2003. Le premier ministre du Québec, Jean Charest, lui a aussitôt confié le ministère de la Justice.

En entrant en politique, Marc Bellemare, avocat bien connu dans le domaine de l'assurance automobile, voulait notamment modifier le no-fault, afin de permettre aux accidentés de la route de poursuivre en justice les chauffards.

 

Dès les premiers mois de son mandat, son style de gestion a suscité la grogne au sein de son équipe. Plusieurs employés ont quitté le Ministère, accusant Marc Bellemare de mettre son nez partout.

L'ex-ministre s'est également attiré des critiques en intervenant dans le superprocès des motards et en commentant publiquement les dossiers de ses collègues.

En octobre 2003, Marc Bellemare a dû s'expliquer sur les agissements de sa fille aînée, après qu'une radio de Québec eut révélé que cette dernière avait déjà travaillé dans un bar de danseuses nues suspecté d'avoir des liens avec le crime organisé.

Marc Bellemare a remis sa démission en avril 2004, un peu plus d'un an après son élection. En conférence de presse, il a déclaré que la politique n'était pas faite pour lui. Il n'a pas caché sa déception envers le gouvernement, qui n'avait pas respecté son engagement de modifier la loi sur l'assurance automobile.

L'avocat est ensuite retourné à la pratique privée et travaille actuellement à Québec. En parallèle, il a tenté de se lancer en politique municipale en briguant à deux reprises la mairie de Québec aux élections de 2005 et de 2007.

Controverse nourrie

La controverse entre Jean Charest et son ancien ministre a commencé à la mi-mars. À l'occasion d'entrevues accordées aux médias, Marc Bellemare a soutenu qu'il savait «des choses» sur les liens financiers entre le PLQ et l'industrie de la construction qui pourraient «embarrasser le gouvernement».

Quelques jours plus tard, il a soutenu qu'il avait déjà discuté avec M. Charest d'irrégularités dans le financement politique du PLQ, contredisant ainsi ce que le premier ministre avait dit le jour même.

Le directeur général des élections, Marcel Blanchet, a annoncé qu'il convoquerait formellement l'ex-ministre afin qu'il s'explique. Marc Bellemare a refusé d'y aller, accusant M. Blanchet d'être un mercenaire à la solde du premier ministre.

À la fin du mois de mars, Jean Charest a mis son ex-ministre au défi de révéler publiquement ce qu'il sait au sujet d'irrégularités dans le financement du Parti libéral du Québec.