Piqués, les péquistes se sont vivement défendus des accusations d'intolérance proférées par Congrès juif du Canada. Prôner la laicité n'équivaut pas à ostraciser les gens qui ont des convictions religieuses explique-t-on.

Pour Adam Atlas, le président du groupe, la campagne assidue du PQ en faveur de la laicité dans les centres de la petite enfance et sur la question des accommodements raisonnables a stigmatisé la communauté juive.

«Ces accusation je les récuse et les réfute» soutenait sans détours Pierre Curzi, critique de son parti sur ces questions. «On n'est pas du tout intolérants, et c'est le moment d'avoir un discours sur la tolérance» insistait il en marge d'un colloque du PQ à Lévis en fin de semaine.

Le PQ proposait la semaine dernière une motion à l'Assemblée nationale pour assurer la laicité des institutions québécoises. Les partis ont finalement voté unaniment un texte un peu édulcoré où on rappelle le caractère laic de ces institutions. Le débat était soulevé au moment où le gouvernement Charest hésitait devant la controverse soulevée par les garderies subventionnées, de confession juive ou musulmane.

«Je ne peux croire qu'un groupe dans la société va refuser qu'on exprime clairement sur un débat aussi majeur que la laicité» dira M. Curzi. Le débat sur le pluralisme, est bien amorcé au Québec, «on débat enfin de questions fondamentales de façon mesurée, et c'est très bien» insiste-t-il.

Sa collègue Louise Beaudoin était du même avis. «Pour moi c'est éminemment positif que la laicité. On ne veut pas vivre côte à côte comme individus, mais ensemble comme peuple» dira Louise Beaudoin, députée de Maisonneuve-Rosemont. Elle souhaite rencontrer la communauté juive comme les autres, pour les rassurer, «c'est la beauté de la laicité, cela transcende nos différences» souligne-t-elle. Ce caractère a même des racines dans l'histoire, les Patriotes en parlaient déjà en 1838, en 1944 l'église catholique était opposée au vote des femmes rappelle-t-elle.

La laicité «c'est le contraire de la stigmatisation. C'est l'affirmation d'une très grande liberté, c'est le mieux vivre ensemble et non côte à côte» dira Louise Beaudoin.

«On s'était fait traiter de xénophobes, de racistes. C'est rendu une habitude de nous qualifier de racistes» s'insurge le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier.