Les dernières sorties de la chef péquiste Pauline Marois sur les syndicats et sur le «dégraissage» du secteur public ont ulcéré la gauche du Parti québécois.

Au caucus du PQ cette semaine à Orford, Mme Marois a qualifié d'«un peu élevées» les demandes de hausse salariale de 11,25 pour cent sur trois ans du front commun des employés du secteur public.

Le président du SPQ-Libre, Marc Laviolette, s'est dit surpris et choqué par cette déclaration. A Québec, où elle a prononcé une allocution devant ses militants de la région de la Capitale-Nationale, la chef péquiste a maintenu sa position.

Elle a qualifié les propos de M. Laviolette «d'exagérés», compte-tenu de la sobriété des siens. Elle a aussi précisé son désir que les syndiqués et l'État en viennent à une entente négociée plutôt qu'à des conventions imposées.

Depuis l'arrivée de Pauline Marois à la tête du PQ, en mai 2007, le SPQ-Libre, l'aile gauche de la formation politique, s'est montré très réservé dans ses critiques à l'égard de la chef, contrairement à l'époque où André Boisclair fut leader et dont il avait réclamé la tête.

Pour le vice-président du SPQ Libre, Pierre Dubuc, les quelque 475 000 syndiqués du secteur public s'attendent à ce que leur parti politique défende le secteur public. Selon lui, il faut que le message soit très clair.

Quant à Marc Laviolette, ex-président de la CSN, il affirme qu'il ne faut pas «tirer sur ses amis».

Le SPQ Libre n'a pas aimé non plus que Mme Marois soutienne que le gouvernement devrait «dégraisser» le secteur public, et notamment celui de la santé, avant de considérer toute hausse de taxe, de tarif ou d'impôt.