Le Parti québécois lance un ultime appel aux Québécois afin de les convaincre de signer sa pétition électronique demandant une enquête publique sur l'industrie de la construction. Il défend toujours la nécessité de cette enquête malgré le faible engouement soulevé par sa pétition.

Les députés péquistes font des efforts supplémentaires pour obtenir plus que les 26 936 signatures amassées jusqu'à maintenant selon une vérification faite ce matin. En plus de la version électronique qui se trouve sur le site de l'Assemblée nationale depuis le 4 décembre, ils font circuler une pétition sur papier afin d'obtenir une meilleure récolte.

À l'entrée d'une réunion du caucus péquiste à Orford ce matin, le député Bernard Drainville, un ancien journaliste et un lieutenant de Mme Marois, a brandi devant les caméras un carton sur lequel était inscrit l'adresse électronique où l'on peut signer la pétition jusqu'au 4 février.

«Je dis aux Québécois : il y a un temps pour chialer et il y a un temps pour agir. Là, c'est le temps de poser un geste. On vous le dit, ça va nous aider à porter cette bataille-là si vous allez signer la pétition», a-t-il lancé.

Selon lui, le PQ ne lâchera «jamais» le morceau. «C'est une question de moralité et d'éthique, une question qui entache notre démocratie», a-t-il affirmé au sujet des allégations de collusion et de corruption.

M. Drainville n'est pas découragé par le faible engouement soulevé par la pétition électronique. «À la Place Longueuil, la semaine passée, les gens faisaient la file pour signer la pétition. Ça me dit que les gens la veulent l'enquête publique», a-t-il souligné.

Le député dit avoir 500 signatures sur des copies papier de la pétition, un nombre que ne fait pas partie de la compilation faite sur le site de l'Assemblée nationale.

Selon lui, «M. Charest ne perd rien pour attendre. Il y a des parties du système qui sont pourries à l'os. Je pense qu'il y en a de la corruption, je pense qu'il y en a de la collusion».

De son côté, le député et critique en matière de sécurité publique Bertrand Saint-Arnaud, parrain de la pétition, si dit «surpris de la réaction des observateurs». «On avait dit quelques dizaines de milliers, et on est dans ses eaux-là. Je pense que c'est très respectable», a-t-il affirmé. Il a plaidé que lancer une pétition électronique sur le site de l'Assemblée nationale est une «procédure nouvelle». Et le temps des Fêtes puis le séisme à Haïti ont entraîné un «ralentissement» de l'opération de son parti.

Pauline Marois a balayé d'un revers de main les critiques sur le nombre peu élevé de signatures recueillies depuis le lancement de la pétition le 4 décembre. «Au-delà de la pétition, il faut être sur le terrain pour comprendre que les gens souhaitent qu'il y ait enquête.» Citant des sondages internes, elle a indiqué que «80% des gens souhaitent toujours la tenue d'une enquête publique. Alors on est très solide sur cette question-là».