La «rencontre économique» éclair du gouvernement Charest portera sur l'avenir de l'économie québécoise, et non pas sur l'état des finances publiques et les moyens de retrouver l'équilibre budgétaire. Québec ne mettra aucune proposition sur la table et ne cherchera pas à dégager un consensus parmi la centaine de participants, comme le patronat et les syndicats.

Les ministres Raymond Bachand (Finances), Clément Gignac (Développement économique) et Sam Hamad (Emploi) ont apporté ces précisions en conférence de presse, hier, à quelques jours du rendez-vous.

 

La «rencontre économique» comme l'appelle le gouvernement Charest aura lieu jeudi, à Lévis. Elle sera précédée la veille par une allocution du premier ministre Jean Charest.

«Ce n'est pas une grand-messe péquiste sur le retour à l'équilibre budgétaire à laquelle vous allez avoir droit. C'est vraiment une rencontre économique pour établir une feuille de route sur la création de la richesse», a lancé Clément Gignac.

Raymond Bachand, en pleine préparation de son budget qui sera déficitaire, a souligné que les Québécois ont «beaucoup d'autres endroits pour se faire entendre « au sujet des finances publiques. Il a nommé entre autres le site internet qu'il a créé dans le cadre de ses consultations prébudgétaires.

«À travers ce débat budgétaire et des finances publiques, il faut donner une finalité à nos actions. La finalité, ce n'est pas équilibrer le budget. La finalité, c'est d'être heureux comme peuple, d'avoir une croissance économique», a-t-il expliqué.

Les «partenaires» du gouvernement seront appelés jeudi à se prononcer sur les moyens de profiter de la reprise et à présenter leur vision du développement économique du Québec d'ici 2030.

«On ne cherche pas à forcer les consensus. Le gouvernement ne met pas de propositions sur la table. On est plus en mode écoute», a dit Raymond Bachand. Le ministre ne s'est pas engagé à retenir les propositions qui lui seront faites.

La rencontre économique réunira le patronat et les syndicats, mais aussi les associations de municipalités et les communautés autochtones. Le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec ont été invités.

La productivité, la démographie, l'éducation et la formation de la main-d'oeuvre seront au menu des discussions. «Vous ne serez probablement pas surpris par ce qui sera avancé», a reconnu Raymond Bachand à la presse parlementaire.

Jeudi, pendant 30 minutes, trois «comités de vigilance» mandatés par Québec lors de la crise financière feront une présentation. Il s'agit de la Commission des partenaires du marché du travail, du Conseil des partenaires économiques et du Groupe des décideurs financiers.

Puis, pendant deux heures trente, des discussions se dérouleront à huis clos. Une plénière de deux heures aura lieu en après-midi. Quatre heures de discussion suffiront, assure Raymond Bachand. «Ceux qui participent à cette rencontre sont spécialisés en économie. Ils sont habitués à ramasser leurs idées.»

Raymond Bachand a voulu répondre «à ceux qui affichent un certain scepticisme» au sujet de l'événement. Selon lui, si le Québec s'en tire mieux qu'ailleurs durant la crise économique, c'est parce qu'il s'est «collé» sur ses «partenaires économiques» et a écouté leurs propositions.