La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, montre des signes inquiétants de paranoïa dans le dossier linguistique, estime l'opposition péquiste.

Le comportement de la ministre soulève de sérieux doutes sur sa capacité de porter ce lourd dossier, pense le porte-parole du Parti québécois en matière de langue, Pierre Curzi.

Mme St-Pierre n'a pas été en mesure jeudi d'expliquer pourquoi elle avait évoqué, la veille, l'origine ethnique du député Curzi au cours d'un débat à l'Assemblée nationale.

Mme St-Pierre s'était interrogée sur les motifs qui poussaient M. Curzi, «un fils d'immigrant», à réclamer de la ministre de la Justice, Kathleen Weil, l'application de la Loi 101 aux écoles privées non subventionnées.

Né au Québec d'une mère québécoise et d'un père italien, le député de Borduas a avoué s'être senti «désarçonné» par la remarque de la ministre au sujet de son origine ethnique.

En Chambre, jeudi, il a exigé que Mme St-Pierre clarifie ses propos de la veille mais n'a obtenu aucune réponse.

L'attachée de presse de la ministre est par la suite venue expliquer que Mme St-Pierre avait cru que le député péquiste prêtait des intentions malveillantes à Mme Weil, une anglophone et ancienne juriste d'Alliance Québec.

Pour M. Curzi, un tel procès d'intention révèle que la ministre «dérape» dangereusement dès qu'elle aborde le dossier linguistique.

En «voyant des choses qui n'existent pas», Mme St-Pierre glisse dans la paranoïa, selon le député.