John Parisella sera nommé sous peu délégué général du Québec à New York. Observateur attentif de la politique américaine, il deviendra ainsi l'ambassadeur de Jean Charest aux États-Unis, a appris La Presse.

La rumeur a circulé pendant la fin de semaine au conseil général du PLQ, à Drummondville. La nomination du patron de la firme de communications et de publicité BCP sera chose faite dans les prochaines semaines, sinon dès aujourd'hui à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

 

Ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, M. Parisella est devenu conseiller bénévole de Jean Charest à l'automne 2007, alors que ce dernier venait de se voir administrer une raclée aux élections. M. Parisella fait partie de la courte liste des Québécois spécialisés sur les questions américaines. Le 22 octobre prochain, il sera d'ailleurs le modérateur de la conférence que doit donner l'ex-président George W. Bush à Montréal.

Il avait participé bénévolement à la campagne électorale de Barack Obama en 2008, en Nouvelle-Angleterre.

Né à Rosemont d'un père cordonnier et d'une mère irlandaise, acteur de la politique québécoise depuis 25 ans, il est parvenu à ne jamais se faire d'ennemi. Il a renoué il y a trois ans avec le stratège péquiste Jean-François Lisée, qui avait écrit des livres très durs sur son ancien patron, Robert Bourassa.

Plus récemment, Parisella a tendu une perche à André Boisclair, juste après son départ douloureux de la direction du PQ, en lui proposant d'enseigner avec lui la gestion de crise à l'Université Concordia.

Une surprise

Sa nomination au poste de délégué général du Québec à New York, qu'il n'a pas demandée, semble-t-il, avait été évoquée dans les milieux libéraux dans les jours suivant les élections de décembre 2008. La Presse en avait eu vent en juin dernier. M. Parisella avait soutenu à l'époque qu'il n'en avait jamais réentendu parler.

Depuis le week-end, il n'a pas rappelé La Presse, malgré des coups de fil répétés.

M. Parisella entrera en fonction avant l'hiver. Sa nomination est une surprise puisqu'il remplacera Robert Keating, fonctionnaire de carrière, qui avait été nommé il y a à peine un an, au printemps 2008.

M. Keating avait été désigné pour remplacer au pied levé Bruno Fortier, l'ancien directeur des affaires économiques à la délégation, un ami de collège du premier ministre Charest. Des problèmes de gestion et de comportement avaient soulevé une controverse et forcé la démission de l'avocat de Sherbrooke.

Le poste de représentant du Québec à New York est névralgique. Le délégué général chapeaute les délégués de Chicago, Boston et Los Angeles, par exemple.

Analyste maintes fois invité par les médias pour commenter la politique américaine, M. Parisella a publié en 2004, avec l'universitaire Donald Cuccioletta, Elections Made in USA, qui a été mis à jour pour la campagne de l'an dernier.

On lit en quatrième de couverture qu'il est membre associé de l'observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM. Il avait vécu de près les primaires de 2000 et 2004 au New Hampshire, avant de s'y rendre en 2008 pour la campagne d'Obama.

On y rappelle qu'il a publié de nombreux articles sur la politique américaine, dans La Presse surtout, mais aussi dans Le Devoir et dans la revue Options politiques.

Diplômé de l'Université Concordia, de l'Université McGill et de la John F. Kennedy School of Government (Havard), il a été chef de cabinet de M. Bourassa de 1989 à 1994. Il est par la suite devenu premier lieutenant de Daniel Johnson.

Son arrivée en politique était bien antérieure. Permanent d'Alliance Québec, il s'était rapproché du PLQ et de Claude Ryan au référendum de 1980. Aux élections de 1985, il avait été candidat libéral dans Mercier, sa circonscription d'origine, où il avait perdu par 1000 voix seulement contre le populaire Gérald Godin.