Le mouvement de lutte pour les droits humains Amnistie internationale lance cette semaine une campagne interpellant directement le premier ministre Jean Charest et le gouvernement du Québec. Dans une action à l'échelle mondiale, le groupe se préoccupe de la communauté algonquine de la Long Point First Nation, au Témiscamingue.

Dans un rapport publié cette semaine, Amnistie internationale affirme que, malgré des ententes avec Québec, la communauté n'est pas systématiquement consultée sur l'exploitation de ses terres, «ce qui met en péril son identité culturelle». «Nous demandons à Québec de s'asseoir de nouveau avec la communauté pour, entres autres, préciser quels sont ces droits territoriaux et pour s'entendre sur son statut juridique», explique Béatrice Vaugrante, directrice de la section canadienne francophone.

Amnistie maintient que la communauté est retranchée sur un territoire d'un demi kilomètre carré, dans des conditions de surpeuplement.

La campagne amorcée au Québec a une portée internationale. Des cartes postales pré-adressées au premier ministre du Québec ont été envoyées aux membres à travers le monde. «Avec un peu de chance, Jean Charest va recevoir des cartes postales de la Mongolie», espère Mme Vaugrante.

Il s'agit de la troisième fois dans son histoire qu'Amnistie internationale se penche sur une situation québécoise. En 1983, le mouvement avait fait enquête sur le traitement des prisonniers dans la foulée de l'émeute de la prison Archambault, à Sainte-Anne-des-Plaines. Enfin, après la crise d'Oka, il avait fait pression pour que les Mohawks aient un procès équitable.