La ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau se dit convaincue qu'Hydro-Québec a tiré les leçons qui s'imposaient de la controverse concernant ses dons ou commandites à des écoles privées.

La ministre, de qui relève la société d'Etat, a fait ces commentaires quelques heures avant de rencontrer privément le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, vendredi à Montréal.

Cette rencontre fait suite à la controverse qui avait éclaté après qu'on eut appris au compte-gouttes une série de dons ou commandites octroyés par Hydro-Québec au Collège Jean-de-Brébeuf, au Collège Notre-Dame, ou même à l'Université d'Ottawa, donc à l'extérieur du Québec.

La ministre Normandeau et même le premier ministre Jean Charest n'avaient guère apprécié cette façon de faire, d'autant plus que l'école publique a grand besoin de fonds. Ils ont donc exigé des correctifs dans les pratiques de la société d'Etat.

Interrogée à savoir si elle jugeait, avec du recul, qu'Hydro-Québec avait bien géré la controverse, la ministre Normandeau n'a pas voulu adresser de blâme, disant être plus intéressée par les correctifs qui seront apportés à la politique.

«Mon objectif n'est pas de porter un jugement sur la façon dont toute cette histoire a été gérée. Ce qui m'intéresse, moi, c'est le résultat de l'exercice. Ce que je comprends, cependant, c'est qu'Hydro-Québec a tiré une leçon des événements qui se sont déroulés», a opiné la ministre des Ressources naturelles et de la Faune.

L'opposition péquiste s'est étonnée d'entendre la ministre affirmer qu'Hydro-Québec avait compris la leçon, avant même qu'elle ne rencontre la direction de la société d'Etat (plus tard dans la journée) et avant même qu'elle ait vu ces nouvelles règles de conduite d'Hydro-Québec.

«Mme Normandeau, elle essaie de défendre l'indéfendable», s'est insurgé le porte-parole du Parti québécois pour les dossiers d'énergie, Sylvain Gaudreault.

Le député péquiste de Jonquière a encore une fois demandé le départ de M. Vandal, jugeant que ces dons controversés aux écoles privées, jumelés aux problèmes de facturation pour ses clients du mode de versements égaux, et ajoutés au dossier des repas facturés entre cadres d'Hydro ont fait déborder le vase. «M. Vandal doit être démis de ses fonctions», croit-il, affirmant se faire le porte-parole de plusieurs citoyens qui pensent comme lui.

Malgré tout, la ministre Normandeau a répété que le lien de confiance était maintenu entre le gouvernement Charest et le président d'Hydro-Québec. «Le lien de confiance est excellent. On ne remet pas en question les compétences de Thierry Vandal, par contre on questionne les choix qui ont été faits.»

Elle rappelle ses attentes face au mode d'attribution des dons et commandites: s'assurer d'une plus grande indépendance entre les hauts dirigeants d'Hydro-Québec qui s'engagent dans des organismes et les organismes qui sollicitent Hydro-Québec; veiller à ce qu'il y ait plus d'équité dans la répartition des commandites et dons entre Montréal et les régions.

«On va aborder aussi la question de la transparence des choix qui sont faits. Je m'attends à ce que cette politique soit rendue publique et que les choix qui seront faits par Hydro-Québec en matière de dons et commandites soient rendus publics», a précisé la ministre des Ressources naturelles.

La future politique de dons et commandites d'Hydro-Québec doit être annoncée le 8 septembre. Les deux parties n'ont pas l'intention de commenter plus avant cette affaire avant le dévoilement de cette politique.