Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire demandent au premier ministre du Québec d'aller plus loin en matière d'imposition de peines pour les crimes économiques.

Mardi, le premier ministre Jean Charest a indiqué que le Québec voulait punir plus sévèrement les criminels à cravate et autres filous de la finance. Il s'est dit prêt à autoriser les sentences qui s'additionnent les unes aux autres afin d'accroître la durée des peines. Le député de Nicolet et porte-parole péquiste en matière d'institutions financières, Jean-Martin Aussant, demande à M. Charest de convoquer une commission parlementaire rapidement pour une discussion en profondeur afin de durcir les peines pour les criminels économiques et éviter que des citoyens honnêtes soient victimes de fraude.

M. Aussant croit qu'il faut mieux protéger les épargnants en établissant un système de protection contre les investisseurs aux intentions malhonnêtes.

Le député ajoute qu'il faut impérativement revoir des aspects du Code pénal et criminel, tant au niveau québécois qu'au fédéral.

De son côté, le député Amir Khadir affirme que sans une lutte contre l'évasion fiscale, le gouvernement manquera la cible.

L'unique représentant de Québec solidaire à l'Assemblée nationale concède que les fraudeurs de la finance doivent être poursuivis adéquatement et subir des peines appropriées. Cela dit, il croit qu'il faut pousser l'exercice plus loin.

Amir Khadir soutient qu'en dépit du nombre considérable de présumées victimes d'Earl Jones ou de Vincent Lacroix, lutter pour un durcissement des peines ne rime à rien si aucun effort n'est consenti pour éviter que des sommes colossales échappent au trésor public.

Sans enrayer la culture de l'évasion fiscale, les fraudeurs de la finance ne seront destinés qu'à être «mis en pâture» à la hargne populaire sans résoudre le fond du problème, croit Québec solidaire.

Selon le parti, les paradis fiscaux nuisent aux économies occidentales puisque privés de revenus importants, les gouvernements manquent de liquidité pour financer les infrastructures, le système de santé, l'éducation et la lutte aux changements climatiques.

Mardi, le ministre des Finances, Raymond Bachand, affirmait qu'il lui était impossible de rembourser les investisseurs floués. Amir Khadir en convient, mais accuse le ministre des Finances de s'être placé dans un carcan qui le rend «impuissant à agir», parce qu'il se prive de montants importants.

Les ministres de la Justice des provinces canadiennes discuteront des peines imposées en matière de crimes économiques lors d'une rencontre en octobre prochain à Fredericton.