Non seulement Hydro-Québec ne versera plus d'argent à des écoles privées, mais elle devra aussi revoir son mécanisme d'attribution de dons et commandites pour éviter les apparences de conflit d'intérêts.

Préoccupée par les liens personnels entre le président-directeur général, Thierry Vandal, et certaines institutions ayant reçu d'importantes sommes de la société d'État, la ministre responsable, Nathalie Normandeau, demande qu'Hydro corrige ses façons de faire pour assurer l'indépendance de ses dirigeants.

En marge d'une réunion des députés libéraux mardi à Saint-Hyacinthe, la ministre des Ressources naturelles a annoncé que la société d'État devait lui remettre sa politique de dons et commandites révisée dès le 8 septembre.

Elle rencontrera le PDG à ce sujet ce vendredi.

Questionnée sur la présence de M. Vandal aux conseils d'administration du Collège Notre-Dame, du Conference Board et de l'école des HEC, qui se sont vus octroyer des dons ou commandites, Mme Normandeau a clairement affirmé qu'Hydro-Québec devra apporter des changements à son processus d'approbation.

«Il faut créer une certaine distance entre les hauts dirigeants qui sont impliqués dans certains organismes, qui eux sollicitent Hydro-Québec», a déclaré la ministre, qui avait déjà désapprouvé les contributions financière de la société d'État à des écoles privées.

Elle indique toutefois du même souffle qu'il faut encourager les administrateurs d'Hydro à s'impliquer dans la gestion d'autres organismes, disant voir d'un bon oeil la présence de M. Vandal au conseil d'administration du Conference Board du Canada.

Réagissant aux propos de la ministre, le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'énergie, Sylvain Gaudreault, a soutenu que Mme Normandeau tente désespérément de mettre le couvercle sur la marmite, tout en admettant que des fautes ont été commises par le plus haut dirigeant d'Hydro-Québec.

«Elle est empêtrée dans ses explications et refuse d'aller jusqu'au bout», a commenté le député péquiste de Jonquière, qui réclame toujours la tête de Thierry Vandal en raison de ses erreurs de jugement.

«Il y a de plus en plus de pression, pas seulement de la part de l'opposition. Les gens sont choqués de voir M. Vandal gérer Hydro-Québec comme une entreprise privée», a-t-il ajouté.

Pour sa part, le premier ministre Jean Charest a brièvement commenté l'affaire, répétant que les dons d'Hydro à des écoles privées étaient «inacceptables».

Il a ajouté que c'est pour cette raison que la ministre Normandeau a exigé une révision des façons de faire de la société d'État.

Ce sont particulièrement des dons d'Hydro-Québec de 250 000 $ sur cinq ans au Collège Notre-Dame et de 200 000 $ sur cinq ans au Collège Jean-de-Brébeuf qui ont suscité de vives critiques au cours des deux dernières semaines.

Après en avoir pris connaissance, la ministre Nomandeau avait demandé à la société d'État de revoir sa politique de dons et commandites, de façon à contribuer prioritairement dans les services publics.

Par ailleurs, les deux écoles privées en question ont annoncé qu'elles avaient choisi de renoncer aux dons octroyés.