Dans les mois qui viennent, l'opposition péquiste va revenir à la charge pour tenter d'accomplir ce qu'elle n'a pas réussi à faire jusqu'à maintenant: briser la cuirasse du premier ministre Jean Charest.

Ainsi, dès la reprise des travaux parlementaires, en septembre, la chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, espère bien que les faux pas de ses ministres et les revers de son gouvernement vont finir par faire mal à Jean Charest dans les sondages.

«Le premier ministre peut bien avoir l'air d'être au-dessus de tout ça, que tout lui coule comme sur le dos d'un canard, qu'il soit teflon», il reste que la liste des «cafouillages» associés à des membres de son gouvernement ne cesse de s'allonger, dit-elle, en énumérant notamment les tests sur le cancer du sein et les règles régissant les cliniques d'avortement.

«Tout ça, un moment donné, va finir par atteindre le premier ministre», a-t-elle prédit, lundi, à l'occasion d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Plus que jamais, la chef péquiste entend donc forcer le premier ministre à rendre des comptes à la population, dans l'espoir que cela se traduise par une baisse de sa cote de popularité au profit du Parti québécois (PQ).

Les péquistes s'engagent à être «consistants, déterminés et persistants» à être pris au sérieux par le gouvernement, a dit Mme Marois.

Le retour à l'équilibre budgétaire, l'adoption d'un code d'éthique pour les élus, la lutte au décrochage scolaire et l'avenir du système de santé seront les principaux thèmes autour desquels l'opposition péquiste compte marquer des points cet automne.

Elle s'est montrée persuadée que sa formation politique était en train, petit à petit, de gruger des appuis aux libéraux de M. Charest, en raison de la déception croissante de la population envers son gouvernement.

«J'aime toujours mieux que les appuis viennent progressivement, plutôt qu'il y ait un feu de paille et que la flamme retombe rapidement», a-t-elle illustré.

Il faut un certain temps, selon elle, avant que le mécontentement de la population se traduise en gains dans les intentions de vote exprimées dans les sondages.

«Jusqu'à maintenant, c'est une déception profonde que ce gouvernement, sur toute la ligne», à ses yeux.

L'équipe de députés qui entoure Mme Marois se réunit à Trois-Rivières mercredi et jeudi, en vue de préparer la prochaine session parlementaire, qui débute le 15 septembre.

«On va continuer à demander des comptes au gouvernement et nous allons nous préparer et développer, nous, ce que nous proposerions comme alternative, comme option et comme vision», a-t-elle ajouté, en insistant sur le fait que ses députés étaient maintenant «plus aguerris».

Plusieurs rencontres de militants sont prévues au cours de l'année pour préciser la position du parti dans plusieurs dossiers.