Intéressé à succéder à Mario Dumont, le député Gérard Deltell annoncera au plus tard lundi prochain sa décision de se lancer ou non dans la course à la direction de l'Action démocratique du Québec (ADQ).

La pression en faveur de sa candidature s'est accrue ces derniers jours, a confié mercredi le député de Chauveau, encore galvanisé par l'accueil chaleureux que lui ont réservé les militants au conseil général du parti en fin de semaine dernière.

«Après mon discours, les gens sont venus me saluer et ont sollicité ma candidature. La pression augmente», a laissé tomber M. Deltell, en entrevue à La Presse Canadienne.

Chargé de réchauffer les 400 militants réunis à Québec samedi dernier, le député a livré un discours passionné qui a électrisé les délégués et relégué dans l'ombre les trois candidats officiellement engagés dans la course: Eric Caire, Christian Lévesque et Gilles Taillon.

«Mon mandat était de motiver les troupes et je crois comprendre que j'ai atteint mon objectif. C'est clair que ça a soulevé de l'intérêt et fait accroître la pression», a-t-il dit.

M. Deltell n'a jamais caché son intérêt pour le leadership de l'ADQ depuis l'annonce, le soir de l'élection générale du 8 décembre, du départ de Mario Dumont. Il avait cependant renoncé à se porter candidat à la succession, conscient d'être un néophyte en politique.

Mais cet homme au caractère bouillant, qui s'est emporté à quelques reprises durant les débats à l'Assemblée nationale ces dernières semaines, n'a pas fait une croix sur ses ambitions.

Alors qu'il semblait acquis qu'il demeurerait en réserve de la république, Gérard Deltell a causé un émoi certain sur le parquet du dernier rassemblement de l'ADQ en manifestant de nouveau son intérêt pour la direction du parti.

Les choses ont beaucoup évolué depuis le scrutin de décembre, a expliqué l'aspirant potentiel.

«Je suis là depuis six mois et je pense que les gens apprécient mon travail dans le comté et au parlement. C'est ce qui amène les militants à dire: Go!», a-t-il analysé.

Mais Gérard Deltell insiste pour dire que sa réflexion n'est pas encore terminée et qu'il pourrait fort bien décider de demeurer sur les lignes de côtés.

«Je dois faire la balance à savoir si je peux être tout aussi percutant et efficace à titre de député ou encore si je peux être plus percutant et efficace comme chef. C'est la question à laquelle je dois répondre», a précisé le député.

En dépit de sa courte expérience parlementaire, l'ancien journaliste passé à la politique ne manque pas de confiance en soi. Si jamais il décide de faire le grand saut, il s'affichera comme le candidat capable de «rassembler les gens» autour d'un objectif commun.

«Pour moi, un chef doit être rassembleur, être capable de rassembler les gens autour de lui, de rassembler et de regrouper les forces les plus puissantes pour que l'on puisse travailler ensemble», a-t-il fait valoir.

Par respect pour les militants, M. Deltell a promis de faire connaître rapidement sa décision. Il s'est fixé comme date butoir le 8 juin, un choix symbolique.

«Cela fera six mois que je suis élu», a fait remarquer le député de la région de Québec.

Le nouveau chef de l'ADQ, choisi par les membres du parti à l'issue d'un scrutin téléphonique, sera connu le 18 octobre.