Jean-François Plante, animateur d'une radio internet «qui brasse», songe à se lancer dans la course à la direction de l'ADQ, lui qui avait dû retirer sa candidature aux élections de 2007 en raison de propos controversés.

«Des gens sont déçus de voir ce qui se passe dans la course jusqu'à maintenant», a-t-il affirmé à La Presse, hier. Selon lui, les trois candidats actuels - Gilles Taillon, Éric Caire et Christian Lévesque - «ont la langue de bois» et veulent amener l'ADQ au centre de l'échiquier politique.

 

Ce qu'ils proposent, «c'est le buffet chinois, canadien, italien, grec... Ils visent très large. Le Québec n'a pas besoin d'un autre parti de centre. On a déjà donné», a ajouté M. Plante, qui a été conseiller municipal dans Rosemont de 1998 à 2005.

L'homme de 41 ans fait partie d'un groupe de militants adéquistes «plus à droite» qui ont tenté sans succès de convaincre le président de l'Institut économique de Montréal, Michel Kelly-Gagnon, et le député conservateur Maxime Bernier de briguer la direction de l'ADQ.

«Des gens me disent d'y aller. Je réfléchis», a confié M. Plante. Dans un texte publié sur l'internet le 15 mars dernier et intitulé «Moi chef... vous voulez rire?», il disait pourtant ne pas être intéressé à participer à la course.

«Je ne suis pas un leader charismatique, je n'ai pas d'appuis qui me permettraient de faire une campagne digne de ce nom (...), je n'ai pas le talent de dire sans dire, de parler sans parler, de dire une chose et son contraire», écrivait-il.

Jean-François Plante compte maintenant se rendre au conseil général de l'ADQ ce week-end à Québec afin de jauger ses appuis. Selon lui, le taux d'imposition unique et les bons d'études, des propositions larguées dans le passé par Mario Dumont, doivent revenir dans le programme de l'ADQ. Il reproche à Christian Lévesque et Gilles Taillon d'avoir abandonné l'idée d'abolir les commissions scolaires. Et il trouve Éric Caire hésitant sur cette question.

Au beau milieu de la campagne électorale de 2007, Mario Dumont avait montré la porte à M. Plante, qui se présentait dans Deux-Montagnes, en raison de propos tenus à sa radio internet, XTRM. Sa programmation «brasse», mais n'a pas le style «shock-jock», indique-t-on sur le site web.

M. Plante, qui anime une émission «qui se veut polémiste», avait remis en question le bien-fondé de l'équité salariale pour les employées de l'État. La discrimination positive à l'endroit des femmes créera une forme «d'apartheid où on bloque les hommes». Le 6 décembre, pour souligner la tuerie de Polytechnique, «j'ai encore refusé de porter le ruban blanc. Imagine-toi donc combien on est épouvantable de ne pas mettre ce ruban-là. Et là, on nous a encore sorti la chanson de la violence faite aux femmes. Pourquoi la violence faite aux femmes? Il n'y a pas de violence faite aux hommes? Ça n'existe pas? Pourtant, il y a des chiffres qui nous disent que, bon, c'est à peu près semblable», avait-il affirmé.

«Ce que j'ai dit est vrai, vérifiable et empirique. Qu'est-ce que j'ai dit qui est si reprochable que ça?» a-t-il demandé à La Presse. À l'époque, «Mario Dumont voulait que je renie mes idées, et je n'ai pas voulu». M. Plante avait publié un communiqué dans lequel il niait avoir tenté de banaliser la violence faite aux femmes. Mais il en avait remis ensuite en laissant entendre à une émission de radio que le chef du PQ, André Boisclair, exploitait son homosexualité à des fins politiques.