Le dialogue de sourds entre le gouvernement Charest et les motocyclistes se poursuit.

Dans le cadre de l'Opération escargot, des motocyclistes en colère ont ralenti la circulation sur les autoroutes de Laval, samedi après-midi, près de l'hôtel Sheraton où se déroulait le conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ). C'était la cinquième fois ce printemps que les motocyclistes protestaient ainsi contre les hausses des droits d'immatriculation que leur impose la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

Les motocyclistes se disent même victimes de discrimination de la part de la SAAQ. Le porte-parole de l'Opération escargot, Eric Lessard, souligne que ces augmentations atteignent 340 pour cent dans certains cas, principalement pour les motos sport.

D'autres hausses de tarifs sont également prévues au cours des deux prochaines années, mais les motocyclistes demandent au gouvernement Charest d'imposer à la SAAQ un moratoire et que les primes soient éventuellement revues à la baisse.

Ils exigent également que le gouvernement du Québec cesse de fixer les coûts selon le type de moto du conducteur, pénalisant ainsi les propriétaires de motos sport.

Pour sa part, la ministre des Transports, Julie Boulet, a fermé la porte samedi à la possibilité de revoir les primes des motocyclistes à la baisse, rappelant que les cotisations de cette catégorie d'usagers de la route sont bien inférieures aux indemnisations qu'elle entraîne.

Dans un point de presse impromptu, elle a souligné que les motocyclistes «ne couvrent que 25 pour cent des indemnités» et qu'il y a donc un manque à gagner de près de 100 millions $ annuellement dans la catégorie des motocyclistes. Les augmentations de la SAAQ représentent donc le principe de l'utilisateur-payeur, selon la ministre, qui a clairement indiqué qu'«on ne peut pas faire payer tous les contribuables du Québec pour une catégorie de conducteurs qui ne s'autofinance pas».

Cette déclaration a vivement fait réagir le porte-parole des motocyclistes, Eric Lessard, qui déplore une approche inéquitable face aux autres conducteurs de véhicules. Selon lui, la SAAQ devrait s'appuyer sur le dossier du conducteur pour fixer ses tarifs, comme c'est le cas présentement pour ceux qui conduisent des voitures.

On évalue à 140 000 le nombre de motocyclistes au Québec.