Québec exercera des pressions sur le Parlement européen pour qu'il revoie sa position sur les produits du phoque.

Mardi, les parlementaires des 27 pays membres de l'Union européenne ont voté en faveur d'un embargo visant à interdire toute commercialisation ou importation des produits du phoque sur son territoire, à compter de 2010.

L'argument invoqué consiste à vouloir blâmer le type d'abattage privilégié par les chasseurs de phoques, jugé trop cruel aux yeux des Européens.

Mais il s'agit là d'une «perception» et non de faits, a précisé le premier ministre Jean Charest, mercredi, en conférence de presse.

Et cette perception «n'est pas fondée sur une évaluation rationnelle de la façon dont la chasse se fait», a-t-il dit, conscient que malgré tout il fallait «composer» avec la perception négative véhiculée par les groupes de défense des animaux et quelques célébrités, dont Brigitte Bardot et Paul McCartney.

Le gouvernement Charest entend donc profiter du début des négociations entre le Canada et l'Union européenne, lancées mercredi, en vue de conclure un accord de libre-échange, pour revenir sur ce dossier et tenter de faire changer d'idée les parlementaires européens.

Il faut faire en sorte d'amener le Parlement européen à «adopter une position plus raisonnable que celle adoptée mardi», a-t-il fait valoir, en annonçant la nomination de Pierre Marc Johnson à titre de négociateur en chef pour le Québec à la table Canada-Union européenne.

Le premier ministre Stephen Harper est présentement à Prague, en République tchèque, pour lancer le processus de négociations en vue d'un accord de libre-échange transatlantique.

Selon M. Charest, le gouvernement fédéral est d'accord pour porter le litige lié au commerce des produits du phoque devant l'Organisation mondiale du commerce.

M. Harper a dit qu'il n'hésiterait pas à recourir aux tribunaux internationaux pour protéger l'industrie canadienne du phoque.