Questions sans réponses, règles transgressées et liens étonnants entre des sympathisants libéraux et les FIER, les fonds de développement économique en région; le gouvernement a vécu des heures difficiles vendredi en commission parlementaire. Celle-ci a continué de scruter les investissements consentis par ces 44 fonds de développement, où Québec a un capital de 318 millions de dollars actuellement.

Le ministre responsable du Développement économique, Raymond Bachand, et le président d'Investissement Québec, Jacques Daoust, ont souvent été à court d'arguments pour expliquer pourquoi de nombreux investissements réalisés par les FIER - les deux tiers viennent des fonds publics - ont été faits dans des entreprises où Pietro Perrino et Valier Boivin, deux sympathisants libéraux, détenaient des intérêts. Dans plusieurs cas, la défense virulente opposée jeudi par le ministre Bachand s'est avérée inexacte vendredi. Membre des conseils d'administration des FIER Ville Marie et Boréal 2 au Saguenay, M. Boivin n'avait pas déclaré ses intérêts au moment où l'organisme montréalais avait investi dans ses compagnies, en dépit de ce qu'avaient assuré M. Bachand et Investissement-Québec la veille. Contrairement à ce qui avait été indiqué par Québec, les FIER avaient investi dans ces firmes après que MM. Perrino et Boivin eurent joint les conseils d'administration.

Pour le ministre Bachand, le député péquiste François Legault s'est lancé dans une opération de chasse aux sorcières, de McCarthysme, en s'acharnant sur des personnes avec des demi-vérités. Visiblement mal à l'aise durant toute la séance de la commission parlementaire vendredi matin, il a conclu ses interventions en soutenant ne pas croire qu'on puisse s'occuper de tels détails alors que la crise économique frappe le Québec.

Pour le député péquiste, en revanche, après trois jours de controverse autour de quatre compagnies, il est inexplicable que le ministre Bachand, et le président d'Investissement Québec, Jacques Daoust, aient été incapables de brosser un tableau précis de la situation.

Le député adéquiste François Bonnardel a sorti lui aussi plusieurs lapins de son chapeau qui ont fait bien mal paraître le gouvernement. En Estrie, le FIER a investi 1 million dans une firme dont le siège social est à Halifax, les administrateurs en Californie et en Virginie. La compagnie n'a produit encore aucun emploi.

Aussi, Luigi Coretti, le propriétaire de Bureau canadien d'investigation et ajustement, un contributeur important à la caisse du PLQ, a reçu le maximum de 1 million de dollars de quatre FIER d'autant de régions. Sa firme a été comptabilisée comme investissement au Saguenay dans la défense d'Investissement Québec, alors que le siège social est clairement à Montréal.

Pour MM. Legault et Bonnardel, on a jour après jour une accumulation de faits, d'irrégularités, qui portent à penser que des dirigeants de ces FIER sont en conflit d'intérêts, et que le fonctionnement de ces organismes est truffé d'irrégularités.