C'est la Sûreté du Québec qui fera enquête sur les révélations du vérificateur général de la Ville de Montréal touchant la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM), a indiqué le responsable de la Sécurité publique, Jacques Dupuis. Il répondait à l'Assemblée nationale aux questions du député péquiste de Chambly, Bertrand Saint-Arnaud, qui s'inquiétait des gestes posés par Québec dans ce dossier. Pour le ministre Dupuis, c'est à la SQ qu'il revient d'intervenir dans ce type de dossier.

Les rapports divulgués aujourd'hui par le vérificateur général de la Ville de Montréal et la firme Samson Bélair/Deloitte et Touche ont conclu à des faits «troublants», a rappelé aujourd'hui la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

Elle salue au passage les gestes posés par l'administration Tremblay: «Le maire de Montréal a assumé les responsabilités, le comité exécutif a suspendu le contrat de M. (Martial) Fillion, et il y a eu un moratoire sur toutes les transactions, il y a quand même eu des choses de faites» a indiqué Mme Normandeau lors un bref point de presse.

«Sincèrement, ce que j'ai lu est troublant et préoccupant», a dit la ministre, en soulignant avoir pris connaissance du rapport du vérificateur Doyon seulement après qu'il eut été rendu public. Elle se dit satisfaite de voir que la Société d'habitation et de développement de Montréal «ait confié tout le dossier à la police. C'est ce que la société devait faire, il n'y avait pas d'autres options», a-t-elle poursuivi.

Pour la ministre Normandeau, les précédents sont clairs. Dans ces dossiers touchant l'administration municipale, le Service de police de la Ville de Montréal devra transférer le dossier à la division des crimes économiques de la Sûreté du Québec.

À l'Assemblée nationale, elle a continué d'aborder «le dossier très inquiétant» de la SHDM. Son ministère «accompagnera» toutes les municipalités pour assurer plus de transparence, a-t-elle dit. Pour le député péquiste de Bertrand, Claude Cousineau, c'est insuffisant et Québec doit mettre en place des structures pour éliminer ces problèmes.

«Je n'ai pas à me substituer aux élus municipaux. J'ai à m'assurer que l'ensemble des lois et règlements soient respectés. Dans certains cas portés à notre attention, on fait des recommandations pour qu'elles (les municipalités) puissent améliorer leurs pratiques», a dit Mme Normandeau.

Selon la ministre, une enquête policière permettra de se rendre au bout de l'affaire. Le vérificateur de la Ville n'avait pas les moyens et les pouvoirs «d'aller plus loin dans cette affaire de transactions questionnables».

Le maire Tremblay a demandé à Québec que la SHDM redevienne une société paramunicipale - son statut avait été changé, à l'insu du ministère en 2007. «Ils (les dirigeants de la SHDM) avaient un avis juridique indiquant que la société pouvait être changée sans informer le ministère», a soutenu la ministre.

Sur le contrat des compteurs d'eau, comme pour la SHDM, l'administration Tremblay a rempli son rôle en demandant au vérificateur d'aller voir ce qui s'était passé. «Je vais attendre attentivement les conclusions du vérificateur sur les contrats de compteurs d'eau. L'administration de Montréal m'assure que le vérificateur aura tout ce dont il a besoin (pour faire l'enquête).»