Sitôt entré dans la course à la direction de l'ADQ, Gilles Taillon remet en question une position traditionnelle de son parti, l'abolition des commissions scolaires. Il est favorable à ce que l'élection du chef, prévue en février 2010, soit devancée à l'automne.

Même s'il se décrit comme le «candidat de la continuité», l'ex-lieutenant de Mario Dumont se dit prêt à revoir l'idée d'éliminer les commissions scolaires, une idée qui a tant fait jaser.

 

«On est prêt à discuter de ça», a-t-il affirmé ce matin lors d'une conférence de presse où il a confirmé sa candidature après une courte retraite de la vie politique.

«Si on gardait les commissions scolaires en structure de service, qui dépendent des écoles et non l'inverse, moi je suis ouvert», a ajouté l'ancien vice-président de la Fédération des commissions scolaires, de 1996 à 1998. Gilles Taillon estime que la «position fondamentale» de l'ADQ, celle de donner plus d'autonomie aux écoles, n'est pas remise en question.

Dans les autres domaines, il compte maintenir les «orientations fondamentales» de l'ADQ. «Je pense être le candidat de la continuité dans ce parti-là. J'ai été associé de très près à M. Dumont. Ce serait malhonnête de dire aujourd'hui que je me dissocie de ces affaires-là. On peut faire évoluer ces choses-là. On peut les actualiser. Mais fondamentalement, nous avions la bonne piste. Ne vous attendez pas à des changements majeurs.»

Alors que des adéquistes veulent devancer à l'automne l'élection du chef prévue en février 2010, Gilles Taillon s'est dit «très à l'aise» avec cette proposition. Selon lui, «une course courte, ça donne un chef plus rapidement, ça permet de faire les choses plus vite, on gagne trois, quatre mois. Pourquoi pas?» a-t-il lancé.

Gilles Taillon n'entend pas se présenter aux élections partielles à venir dans Rivière-du-Loup et Marguerite-Bourgeoys. Il ne demandera pas à l'un des députés adéquistes de lui céder son siège s'il est élu chef. «Ce n'est pas un drame que le chef de l'ADQ ne soit pas à l'Assemblée nationale pendant un certain temps. C'est peut-être même un bienfait», a-t-il affirmé, soulignant qu'il pourrait s'occuper de financement et d'organisation.

Fait surprenant, M. Taillon compte briguer les suffrages en Outaouais, un bastion libéral, dès que ce sera possible, lors d'une éventuelle partielle ou aux prochaines élections générales. Il s'est fait battre dans Chapleau aux dernières élections, après avoir été élu député dans la région de Québec en 2007.

Gilles Taillon ne voit «aucun problème» dans le fait que son coprésident de campagne, le député François Bonnardel, entretienne une relation amoureuse avec la vice-première ministre libérale Nathalie Normandeau.

Mme Normandeau est d'ailleurs «son libéral préféré». «Je pense honnêtement que c'est une excellente ministre. C'est une adversaire, mais moi, je ne peux pas mettre la main dessus, au sens biblique», a affirmé M. Taillon.

L'homme de 63 ans a indiqué qu'il est «en pleine forme». La santé de son épouse s'est améliorée - il s'était présenté en Outaouais aux dernières élections, où ses chances étaient à peu près nulles, pour se rapprocher de son épouse malade. Cette dernière l'a encouragé à briguer la succession de Mario Dumont.

Gilles Taillon est le troisième candidat déclaré après le député de La Peltrie, Éric Caire, et l'ex-député de Lévis, Christian Lévesque. Il a été président du Conseil du patronat de 1998 à 2006.