Le gouvernement du Québec fera sa part pour appuyer les gens d'affaires intéressés à acheter le club de hockey Canadien, a affirmé le premier ministre Jean Charest, jeudi.

De passage dans le Bas Saint-Laurent où il a annoncé la création d'un parc national, M. Charest a confié que l'Etat québécois est «prêt à jouer un rôle» pour faciliter la transaction éventuelle.

«Le gouvernement du Québec est disposé à offrir un soutien, qui serait général, si le besoin est là, pour acheter le club. Une chose est certaine et cela doit être très clair: le Canadien de Montréal va rester à Montréal. Cela paraît être une évidence, mais il faut le dire», a lancé M. Charest, en point de presse à Cabano, dans le Témiscouata.

La veille, le ministre Raymond Bachand, nouveau titulaire des Finances, avait indiqué que des institutions comme la Caisse de dépôt et placement du Québec ou la Société générale de financement pourraient offrir un soutien financier aux investisseurs.

L'ouverture manifestée par M. Bachand a été confirmée par le premier ministre, qui a cependant prévenu que l'Etat n'accordera pas de traitement de faveur aux promoteurs.

«Si le gouvernement du Québec offre un soutien, ce sera un soutien général à tous ceux qui manifestent leur intérêt pour l'achat de l'équipe. Pour le reste, on verra ce que le marché dictera et quelle sera la suite des événements», a-t-il souligné.

Le premier ministre n'a pas précisé davantage sa pensée, mais il est permis de croire que l'aide offerte par l'Etat serait du même ordre que celle consentie à l'homme d'affaires américain George Gillett.

En 2001, M. Gillett avait obtenu un prêt de 140 millions $ de la Caisse de dépôt et placement pour faire l'acquisition du club et de l'amphithéâtre au coût de 275 millions $.

En ce sens, «ce ne sera pas un précédent que le gouvernement, par ses institutions, offre un soutien financier. A la condition que ce soit (un soutien d'ordre) général», a commenté M. Charest.

Depuis l'acquisition de l'équipe par George Gillett, le Canadien n'a cessé de prendre de la valeur.

Selon le magazine spécialisé Forbes, la formation tricolore - sans compter le Centre Bell - valait 414 millions $ l'automne dernier.

M. Charest conclut que la Sainte-Flanelle est une bonne affaire, faisant comprendre que le soutien financier offert aux acheteurs par l'Etat sera nécessairement limité ou modeste.

«L'équipe est en bonne santé financière. Il ne faut pas perdre de vue que le sport professionnel, malgré toute la passion que cela nous inspire, est d'abord une question d'affaires. Ce sont des affaires», a-t-il insisté.