Un deuxième député du Parti québécois, Alexandre Cloutier, estime que l'ex-PDG de la Caisse de dépôt et placement, Henri-Paul Rousseau, devrait rembourser à l'État, au moins en partie, la prime de près de 380 000$ qu'il a reçue lors de son départ en mai dernier.

«Les gens se questionnent, se demandent si c'est normal qu'au moment où on vit une crise économique importante, qu'il y a des pertes majeures pour le Québec, il y a des gens pendant ce temps-là qui s'en mettent plein les poches», a lancé M. Cloutier, à l'entrée d'une réunion du caucus péquiste, hier.

Selon le député de Lac-Saint-Jean, M. Rousseau devrait rembourser «une partie de sa prime» parce que le versement d'un telle somme à un ancien dirigeant alors que la Caisse a enregistré des pertes de 40 milliards de dollars «choque la logique».

La semaine dernière, le député de Roberval, Denis Trottier, a exprimé le même point de vue. «Je ne pense pas que quelqu'un qui a fait une mauvaise gestion mérite une prime», avait-il dit.

Le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, juge quant à lui que le versement de la prime de 380 000$ est «questionnable à la lumière des résultats de la Caisse». Mais il refuse d'en exiger immédiatement le remboursement. «On verra après la commission parlementaire. En même temps, cette prime-là a été accordée, j'imagine, avec l'accord des membres du conseil d'administration. Eux aussi auront à répondre de l'ensemble des traitements accordés», a affirmé le député de Chicoutimi.

La chef péquiste Pauline Marois refuse d'exiger qu'Henri-Paul Rousseau remette sa prime. «Je voudrais, avant qu'on décide si M. Rousseau doit rembourser sa prime ou pas, qu'on regarde dans quel contexte ça se faisait.» Cette prime était prévue au contrat de M. Rousseau conclu au moment de son embauche en 2002, sous un gouvernement péquiste. Mais son salaire a été revu à la hausse par la suite, a noté Mme Marois.

«On fait dévier le débat quand on parle de la prime de M. Rousseau, a-t-elle ajouté. Le vrai débat, c'est que la Caisse a perdu 40 milliards, des gens en sont responsables, on doit avoir une commission parlementaire pour clarifier le tout.»