Eric Caire pourrait renoncer à se lancer dans la course à la direction de l'Action démocratique du Québec.

Toujours en réflexion, le député de La Peltrie a confié mardi à La Presse Canadienne qu'il pourrait choisir de se retirer, parce qu'il redoute le résultat des discussions en cours à l'exécutif du parti sur certains aspects des règles de la course au leadership.

«Je ne ferai pas de cachettes, je sais ce que je veux. Mais les règles seront déterminantes dans mon choix. Il y a des éléments dans les règles qui pourraient faire en sorte que je n'aie plus aucun intérêt», a insisté le candidat pressenti, en pesant ses mots, au cours d'un entretien téléphonique.

De retour de vacances, M. Caire dit avoir entendu «certaines choses» émanant du bureau de direction de l'ADQ, qui planche sur les règles de la première course de son histoire, mais il a catégoriquement refusé d'identifier les éléments qui l'indisposent à ce point.

«Je réserve mes commentaires pour plus tard, parce que je ne veux pas créer une polémique autour de ça», a-t-il dit, ajoutant tout de même que «si les règles vont à l'encontre de choses qui sont fondamentales pour moi, je vais passer mon tour».

Il a par contre précisé que l'éventualité que le parti exige un dépôt de 25 000 $ aux candidats ne lui pose pas de problème.

Sa position constitue un revirement, puisqu'il avait jusqu'ici relié sa réflexion à des préoccupations d'ordre familiale.

Le bureau de direction de l'ADQ doit dévoiler les règles entourant la course à la succession de Mario Dumont dans un délai de deux semaines suivant le départ effectif du chef démissionnaire, ce vendredi.

Une source a confié à La Presse Canadienne que la date de couronnement du prochain chef causait des frictions au sein de l'exécutif, ce qu'a toutefois nié le président du caucus des députés adéquistes, Janvier Grondin.

Le député de Beauce-Nord, qui siège à l'exécutif, soutient que les membres sont toujours en attente des recommandations formelles du comité formé pour déterminer la formule retenue de course au leadership, composé notamment de l'ex-député Sébastien Proulx et de Marc-André Gravel.

Un autre candidat?

Pendant que M. Caire se laisse tirer l'oreille, l'ex-député Richard Merlini a fait savoir qu'il songeait à se lancer dans la course.

M. Merlini a révélé à La Presse Canadienne mardi qu'il est intéressé par le poste et qu'il s'accorde une période de réflexion.

«Il faut trouver la personne qui saura le mieux rassembler les troupes et rebâtir le parti. Est-ce que c'est Richard Merlini, peut-être», a-t-il indiqué en entrevue téléphonique.

Celui qui a été député de Chambly entre mars 2007 et décembre 2008 a indiqué qu'il attendait lui aussi de connaître les règles entourant la course avant d'arrêter sa décision.

M. Merlini a par ailleurs précisé qu'il souhaitait discuter avec les autres députés ou ex-députés adéquistes qui se disent en réflexion, dont Eric Caire, François Bonnardel et Christian Lévesque.

Même s'il soupèse ses propres chances, il n'écarte pas la possibilité de se ranger derrière un autre candidat qui aurait suffisamment d'appuis pour rallier les troupes et favoriser la relance de l'ADQ.

«Est-ce que j'ai de l'intérêt? Oui. Mais il faut être assez humble pour reconnaître que, malgré les talents qu'on a, quelqu'un peut être capable de mieux faire progresser les choses et se rallier à lui», a-t-il confié.

L'ex-député de Chambly s'est fait connaître du public en talonnant, à l'Assemblée nationale, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, sur le prix de l'essence.

En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles, il avait tourné en dérision le de projet de loi du ministre visant à forcer les pétrolières à justifier leurs hausses de prix, en utilisant l'expression «l'indice Béchard à la pompe».

M. Merlini, père de trois enfants, a pu reprendre son emploi de directeur général d'une imprimerie à Saint-Lambert, près de Montréal, après avoir subi la défaite électorale le 8 décembre dernier.

Jusqu'ici, à l'extérieur du parti, seul le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, a manifesté de l'intérêt pour la succession de Mario Dumont.

Toutefois, il continue de fermer la porte à une possible candidature à court terme, aspirant plutôt à prendre les rênes du parti en 2012, juste à temps pour la prochaine élection générale au Québec.