Le vérificateur général du Québec (VG), Renaud Lachance, réclame depuis longtemps le pouvoir de passer au peigne fin la gestion de la Caisse de dépôt et placement. «Peut-être qu'à la lumière de tout ce qui se passe actuellement, on changera la loi», a affirmé hier la responsable des communications du VG, Raymonde Côté-Tremblay.

En vertu de la loi actuelle, le VG ne peut scruter la gestion du bas de laine des Québécois et des autres sociétés d'État. Son mandat se limite à faire l'examen des états financiers. Il a donc étudié les chiffres de la Caisse pour l'année 2008. Et il a revu à la hausse les pertes qui lui ont été présentées par l'institution. Elles sont passées de 38 à 39,8 milliards de dollars au terme de son examen, a affirmé la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.

 

Le bureau du VG ne demande pas directement au gouvernement de lui confier le mandat d'enquêter sur les pertes abyssales de la Caisse. Mercredi, le premier ministre Jean Charest et Monique Jérôme-Forget ont écarté l'idée d'une enquête du VG. «On sera disponible pour faire tous les mandats qu'on veut nous confier», s'est contentée de dire Mme Côté-Tremblay.

Mais le bureau du VG en a toujours contre la loi qui lui empêche d'examiner la gestion de la Caisse. Par exemple, le Vérificateur ne peut se pencher sur la politique de gestion de risque, scruter les choix d'investissements, évaluer le processus de décision, étudier la politique de rémunération, analyser les informations transmises au conseil d'administration.

Le Québec est la seule province canadienne à refuser à son VG le pouvoir de procéder à une «vérification sur l'optimisation des ressources» auprès des sociétés d'État.

Depuis des années, le gouvernement refuse de répondre aux demandes répétées du VG et de modifier la loi. «Il a jugé que notre présence en optimisation des ressources n'était pas pertinente et valable. Vous pouvez vous demander s'il va se reposer la question maintenant», a dit Mme Côté-Tremblay.