Jean Charest et Monique Jérôme-Forget refusent de comparaître devant une commission parlementaire spéciale parce qu'ils ont des «choses à cacher» au sujet des pertes historiques de la Caisse de dépôt et placement, accuse la chef péquiste Pauline Marois.

L'impasse persiste toujours entre le gouvernement et l'opposition sur la tenue d'une commission parlementaire chargée de faire la lumière sur les déboires du bas de laine des Québécois.

Le PQ veut que le premier ministre et la ministre des Finances comparaissent. «Si M. Charest et sa ministre des Finances ne veulent pas venir en commission parlementaire, c'est parce qu'ils ont quelque chose à cacher. Sinon, pourquoi ne pas venir en commission?» a affirmé Pauline Marois cet après-midi, en marge d'une réunion du caucus de son parti.

Selon elle, M. Charest et Mme Jérôme-Forget veulent éviter de dire à quel moment ils ont été informés que les pertes de la Caisse allaient être très importantes. Le PQ est convaincu qu'ils étaient informés de l'état des finances de la Caisse au moment de la campagne électorale et qu'ils ont refusé d'en dire un mot.

Pauline Marois n'a pas dit que la comparution à la fois de M. Charest et de Mme Jérôme-Forget est, pour le PQ, une condition sine qua non à la tenue d'une commission parlementaire.

«Actuellement, c'est une condition que nous avons demandé de respecter. On va continuer d'échanger. J'espère que le premier ministre entendra raison. Ensuite, on prendra notre décision». À ses yeux, c'est le gouvernement qui, par son manque de «transparence», porterait l'odieux de l'absence d'une commission parlementaire.

Le PQ demande également le dépôt du rapport annuel de la Caisse et de différents documents pour que les parlementaires aient en main «toutes les informations». En plus de Fernand Perreault, Richard Guay, Pierre Brunet et Henri-Paul Rousseau, il demande également la comparution d'experts, comme d'anciens présidents de la Caisse, et celle de déposants de la Caisse - Régie des rentes, CSST, SAAQ - afin de connaître l'impact des pertes sur les cotisations.

Le PQ n'est pas pressé. La commission parlementaire pourrait très bien avoir lieu en avril seulement et durer quelques semaines afin d'aller au fond des choses, a indiqué Mme Marois. La chef péquiste croit que les libéraux veulent «expédier la question en deux jours», la semaine prochaine, avant la rentrée parlementaire du 10 mars.