Le PQ veut collaborer à une commission parlementaire pour faire la lumière sur le désastre de la Caisse de dépôt et placement, «mais on ne veut pas participer à un exercice futile, on veut entendre la ministre des Finances et le premier ministre» a soutenu la chef de l'Opposition, Pauline Marois, commentant mercredi les résultats désastreux de la CDP.

S'ils ne viennent pas, «cela témoignera de leur arrogance à l'égard de la population, de leur manque de transparence», lance-t-elle. Durant la campagne électorale, «la planète entière, les États-Unis, le fédéral s'en allaient vers un déficit et nous on n'en faisait pas... Ils ont été élus sous de fausses représentations», accuse la chef péquiste. «Je suis outrée d'entendre le premier ministre dire qu'il ne savait pas ce qui se passait à la Caisse. Le président du conseil d'administration (Pierre Brunet) a dit lui-même qu'il parlait plusieurs fois par jour à la ministre», a-t-elle soutenu. Il est inacceptable, poursuit-elle, que le premier ministre Charest refuse toute responsabilité dans les déboires de la Caisse. C'est le gouvernement libéral qui a demandé à la CDP de maximiser ses rendements, avec le dérapage qu'on constate aujourd'hui, résume-t-elle.

«La folie des rendements à tout prix, réclamés par Jean Charest, a forcé les dirigeants de la Caisse à s'exposer aux risques à des niveaux nettement trop élevés. Force est de constater que cette stratégie s'est avérée désastreuse, non seulement pour le développement économique du Québec, mais également pour l'ensemble des citoyens, qui devront payer pour cette saignée dont Jean Charest est le seul responsable », a déclaré Pauline Marois.

François Legault, le critique financier du PQ, relève que, au cours des cinq dernières années, le rendement de la Caisse a été moins bon que le marché dans tous les secteurs de placement. «Il y a eu un dérapage majeur sur la gestion du risque», dit M. Legault.

Pour lui, pas question d'expédier la commission parlementaire en quelques heures avant l'ouverture de la session parlementaire, le 10 mars. Beaucoup d'informations précises manquent encore, il faudra convoquer les gestionnaires, le conseil d'administration et les membres du gouvernement, explique-t-il. «Il faut prendre le temps de faire un travail sérieux, ne pas faire ça sur le coin de la table» insiste-t-il.

Mme Jérome-Forget a déjà dit qu'elle ne témoignera pas, «elle ne peut jouer aux Ponce Pilate», ajoute François Legault.

Pour la chef péquiste, le gouvernement Charest tente de faire porter la responsabilité sur les dirigeants et ex-dirigeants. «C'est de l'hypocrisie pure et simple», de lancer Mme Marois.

«Poser des questions, demander des comptes sur une société qui gère 150 milliards de dollars, ce n'est pas de la partisannerie. Personne ne nous fera croire qu'il n'y aura pas d'impact sur les cotisants», prévient la chef péquiste. Selon elle, la série de communiqués de mercredi matin, dans lesquels les déposants se voulaient rassurants quant aux hausses à venir des cotisations aux différents régimes d'assurance ou de retraite, «sentent la manipulation».