La députée Sylvie Roy, de l'Action démocratique du Québec, a manifesté mardi son intérêt pour assurer l'intérim à la suite du départ du chef du parti, Mario Dumont.

Mme Roy s'est bien gardée de confirmer sa candidature, mais elle a affirmé que le poste de chef intérimaire constituerait pour elle «un beau défi».

La députée de Lotbinière, élue pour la première fois en 2003, a soutenu qu'elle ne veut pas présumer des intentions de ses collègues députés, qui devront choisir un remplaçant temporaire à M. Dumont, dont la date de départ a été annoncée mardi.

«Je ne veux pas présumer de l'intention de mes collègues, je les respecte trop, a-t-elle dit lors d'une entrevue téléphonique. Je veux les laisser prendre leur décision.»

Une fois que le caucus aura tranché, après sa réunion de jeudi, les membres de l'exécutif de l'ADQ devront entériner cette décision.

Mme Roy a estimé que le nom du chef intérimaire sera connu d'ici vendredi.

Pour l'ex-député adéquiste Christian Lévesque, qui réfléchit actuellement à se porter candidat à la succession de M. Dumont, il ne fait aucun doute que Mme Roy assurera l'intérim.

«Mme Roy va être chef intérimaire, a-t-il dit lors d'une entrevue. Les choses se placent bien pour la suite des choses.»

M. Dumont avait déclaré en décembre qu'il ne se représenterait pas aux prochaines élections et, mardi, il a annoncé qu'il démissionnera le 6 mars.

Les règles de cette première course à la direction du parti, qui pourrait se tenir à l'automne, doivent encore être précisées.

Le mode de scrutin et la possibilité qu'un montant de 25 000 $ soit exigé des aspirants sont notamment l'objet de discussions d'un comité de l'ADQ, qui donnera plus de détails d'ici deux semaines.

En plus de M. Lévesque, défait dans la circonscription de Lévis aux dernières élections, deux députés adéquistes, Eric Caire et François Bonnardel, ont affirmé qu'ils étaient en réflexion.

MM. Caire et Bonnardel n'étaient pas disponibles, mardi, mais M. Lévesque a déclaré qu'il attend le dévoilement des règles de la course pour déterminer s'il sera candidat. Il souhaite notamment un scrutin universel des membres.

Selon M. Lévesque, le prochain chef devra avoir un discours plus constructif, notamment en ce qui concerne le projet adéquiste d'abolir les commissions scolaires.

«Pour moi, le mot abolition n'a plus sa place à l'ADQ, a-t-il dit. L'évolution oui, mais l'abolition c'est fini.»

Le président de l'Institut économique de Montréal, Michel Kelly-Gagnon, avait lui aussi été pressenti mais, mardi, il a indiqué qu'il avait récemment renoncé à faire le saut.

M. Kelly-Gagnon avait déjà dit non, en janvier, mais des sollicitations, par la suite, l'ont incité à poursuivre sa réflexion jusqu'à dimanche dernier.

«J'ai vraiment arrêté ma décision finale, finale, finale bâton dimanche à savoir que je ne serai pas candidat, a-t-il dit lors d'une entrevue. (...) Honnêtement, la politique partisane ne serait pas ma tasse de thé.»

M. Kelly-Gagnon, qui a présidé le Conseil du patronat jusqu'en janvier, a assuré que plus rien ne pouvait le faire changer d'idée.

Quant au controversé animateur de radio Stéphane Gendron, après avoir exprimé un intérêt, il a refermé la porte sur la prochaine course, la semaine dernière.

De son côté, Mme Roy a affirmé qu'elle ne serait pas sur les rangs et qu'aucun aspirant à la direction du parti ne pourrait assurer l'intérim, car cela constituerait un «avantage indu».

«Le chef par intérim n'a qu'à tenir la barque en attendant la désignation du nouveau chef», a-t-elle dit.