La chef péquiste Pauline Marois est prête à tout pour forcer le gouvernement Charest à rendre des comptes sur les pertes de la Caisse de dépôt et placement. Elle envisage maintenant de demander au vérificateur général d'ouvrir une enquête.

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, entend mettre sur pied rapidement une commission parlementaire extraordinaire devant laquelle les dirigeants du bas de laine des Québécois devront s'expliquer sur leur gestion de la dernière année.

 

Pauline Marois avait déjà proposé de convoquer une telle commission. Elle doute maintenant que cet exercice suffise. Elle craint même que le gouvernement tente de «manipuler» l'opposition.

«Une commission parlementaire a ses limites», a affirmé Mme Marois en conférence de presse hier, au terme du conseil national du PQ qui s'est tenu à Québec.

«Avec le gouvernement que nous avons en face de nous, je suis inquiète car il nous a caché la vérité depuis quelques mois. Est-ce qu'il veut nous manipuler? Je ne suis pas paranoïaque, ce n'est pas mon genre. Mais si nous pensons que ce n'est pas suffisamment éclairant, qu'il est difficile de comprendre pourquoi telle décision a été prise, je crois que le vérificateur général, avec un mandat élargi, pourrait sans doute aller plus loin.»

Le premier ministre Jean Charest et Monique Jérôme-Forget ne peuvent selon elle «se cacher derrière la Caisse», car ce sont eux qui ont changé le mandat de l'institution afin de faire primer la recherche de «rendement à court terme».

Mercredi, la Caisse de dépôt et placement présentera ses résultats pour la dernière année. Les pertes pourraient atteindre 38 milliards de dollars, un rendement négatif de -26%, pire que la moyenne.

Les militants péquistes réunis à Québec se penchaient sur les moyens de sortir de la crise économique et ont insisté sur l'importance d'investir dans la formation de la main-d'oeuvre. Pauline Marois réitère que le gouvernement doit geler les tarifs pendant la crise. Lorsque l'économie prendra du mieux, elle souhaite un «débat» sur la tarification des services publics. Ce débat porterait entre autres sur l'opportunité de modifier la fiscalité québécoise par une baisse des impôts des entreprises et des particuliers accompagnée d'une hausse de la TVQ et des tarifs, une proposition faite par un conférencier au conseil national, le professeur d'économie à l'UQAM Nicolas Marceau.

Samedi, Pauline Marois est restée surprise lorsque le nouveau président de la commission politique, Daniel Turp, a proposé publiquement, sans l'avoir prévenue, de tenir une «convention sur l'indépendance nationale du Québec» qui réunirait tous les groupes souverainistes, dont Québec solidaire. Hier, elle a qualifié la proposition de «très intéressante» avant d'émettre certaines réserves. «C'est un débat qu'on devrait avoir à l'exécutif et dans nos instances. Est-ce que c'est cette voie-là que l'on privilégie, une convention qui réunirait toutes les formations politiques souverainistes et qui mènerait par exemple à signer une entente? Il y a le Conseil de la souveraineté qui, ne l'oublions pas, a aussi un mandat sur ce plan. C'est la discussion qu'on doit avoir.»

Le PQ pourrait bien tenir ses propres «activités de commémoration» de la bataille des plaines d'Abraham cet été. Les militants ont adopté une résolution demandant à leur parti d'agir en ce sens «si la programmation de la Commission des champs de bataille nationaux ne satisfait pas au devoir de mémoire».