Des militants adéquistes rêvent de voir le député conservateur de Beauce, Maxime Bernier, succéder à Mario Dumont à la tête de l'Action démocratique du Québec.

Le président de l'association adéquiste de Hull, Mark Buzan, a initié une campagne sur Internet afin de convaincre le controversé ex-ministre des Affaires étrangères de se porter candidat à la direction de l'ADQ.

En moins d'une semaine, M. Buzan soutient qu'une soixantaine de personnes se sont inscrites à sa page Facebook «Les adéquistes pour Maxime Bernier comme chef de l'ADQ».

Selon celui qui a été candidat adéquiste de Hull aux élections générales de 1998, le député de Beauce possède toutes les qualités requises afin de mobiliser les troupes adéquistes et les conduire à la victoire.

«Il a le bagage intellectuel nécessaire, le charisme, il partage les mêmes philosophies que l'ADQ, il est de la même génération que Mario Dumont et il est très populaire dans son comté», a énuméré M. Buzan, en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne lundi.

Il reconnaît que M. Bernier a commis une erreur lorsqu'il a oublié un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères au domicile de son amie de coeur de l'époque, Julie Couillard.

M. Buzan juge toutefois que le public a tourné la page sur cette faute très médiatisée, qui a forcé M. Bernier à quitter le conseil des ministres de Stephen Harper en mai 2008.

«Il a été controversé, mais je pense qu'on ne doit pas exclure quelqu'un parce qu'il a fait une erreur, surtout qu'elle n'était pas aussi grave qu'on avait pu le croire initialement», a-t-il commenté, rappelant que le député a été facilement réélu par la suite dans sa circonscription, avec 63 pour cent des voix.

Rejoint à son bureau d'Ottawa en fin de journée lundi, M. Bernier a rapidement écarté la possibilité de faire le saut en politique provinciale, même s'il apprécie la démarche de M. Buzan.

«Je suis flatté que certains me voient comme chef de l'ADQ, mais ça ne m'intéresse absolument pas», a insisté celui qui dit vouloir poursuivre son travail en tant que député de Beauce.

«Ma décision est prise et elle est ferme, je serai candidat comme député fédéral aux prochaines élections.»

Alors que M. Buzan écrit sur son blogue personnel que M. Bernier gaspille son talent en se contentant «d'un rôle de député d'arrière-banc» à la Chambre des communes, le principal intéressé réplique qu'on lui a confié au contraire d'importantes responsabilités.

«Je suis quand même utile comme député, je suis membre du comité parlementaire des finances et je préside le comité ad-hoc sur l'Afghanistan, donc, je suis très occupé et je mets mon talent au service des Beaucerons et des Québécois», a-t-il défendu.

Informé des intentions de M. Bernier, Mark Buzan ne s'est pas montré découragé, indiquant que le député conservateur se laissait possiblement désirer.

«J'ai assez d'expérience politique pour savoir que quand un politicien dit «non», ça veut dire «possible», ça veut dire «peut-être», alors on verra ce que ça donne.»

M. Buzan, consultant en relations publiques, invite pour l'instant les militants adéquistes à signifier leur appui à une possible candidature de M. Bernier à la tête du parti.

L'Action démocratique du Québec n'a toujours pas fait connaître les modalités et les règles de la course à la direction qui sera inévitablement mise en branle prochainement, afin que les membres choisissent un successeur au chef démissionnaire.

Jusqu'ici, le député de La Peltrie, Eric Caire, l'ex-député de Lévis, Christian Lévesque et le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, ont manifesté leur intérêt pour la direction de l'ADQ, sans confirmer leur candidature.