Le gouvernement Charest a demandé des comptes à Hydro-Québec sur les dépassements gigantesques des coûts dans son projet de modernisation informatique mis en place entre 2002 et 2008.

Pour sa part, Hydro a répliqué hier à l'évaluation faite par Claude Garcia dans son étude sur la gestion de la société d'État. Quand le projet avait été annoncé à l'origine à 265 millions, on ne tenait pas compte des charges d'exploitation - le projet est donc subitement passé à 320 millions. Cinq ans plus tard, on est à 469 millions, une augmentation importante, soit, mais moindre que les 600 millions estimés par l'ancien patron de la Standard Life, a expliqué hier Marie Archambault, porte-parole d'Hydro.

Pour le ministre Claude Béchard, ces changements informatiques sont «toujours extrêmement compliqués». Ce n'est pas le premier dépassement de budget dans ce domaine, «oui, on a trouvé ça exagéré. On a demandé à ce qu'Hydro creuse davantage pour aller voir ce qui peut expliquer tout ça et nous fournir une bonne réponse», a soutenu le ministre en point de presse.

«On ne nie pas qu'il y a eu un dépassement important, mais ce n'est pas aussi dramatique qu'on l'a dit», a affirmé pour sa part Mme Archambault. M. Garcia a fait «un calcul un peu simpliste» en concluant que le projet avait doublé parce que les coûts de financement et d'amortissement avaient doublé, explique-t-elle.

Pendant toute l'année 2007 et 2008, le projet de Système information clientèle (SIC) a donné des maux de tête aux gestionnaires d'Hydro, a-t-on appris par ailleurs. Un comité de suivi d'implantation a dû maintes fois tirer l'alarme. Dans un document de la société d'État, on convient qu'au moment de mettre son système en marche pour la clientèle commerciale, Hydro a «éprouvé d'importantes difficultés». Entre 2005 et 2007, les délais moyens de réponse et la satisfaction ont augmenté de façon importante, confortant Hydro dans sa décision d'étaler sur une plus longue période l'implantation du système.

Cette «stabilisation», la suspension des travaux, a coûté 40 millions pour 2007 et 2008, il fallait maintenir en place les équipes d'informaticiens du secteur privé.

Finalement, le système SIC coûtera 60 millions par année en exploitation et maintenance. La moitié était déjà dans le budget du distributeur, l'autre moitié, 30 millions récurrents, sera financée pour l'instant par de la rationalisation interne.