Après cinq ans de résultats «catastrophiques» pour le Québec et une dernière rencontre fédérale-provinciale infructueuse, Pauline Marois demande au premier ministre Jean Charest de se retirer du Conseil de la fédération. Elle va même jusqu'à réclamer son abolition.

«Le Conseil de la fédération n'est pas pris au sérieux par le gouvernement fédéral, plaide la chef de l'opposition. Pire, il affaiblit le rapport de force du Québec parce qu'à chaque fois, il doit essayer et fait un effort pour obtenir des consensus qui vont à l'encontre des intérêts du Québec.»

 

Elle suggère plutôt que Québec négocie dorénavant seul avec Ottawa dans le cadre de relations bilatérales et fasse appel aux autres provinces sur des enjeux ponctuels. «Dans le passé, on a toujours eu des relations avec les autres provinces, j'ai siégé à plusieurs tables, on n'a pas pratiqué la politique de la chaise vide. On n'a pas besoin de cette institution qui amène une étape supplémentaire à faire lorsqu'on veut s'entendre et négocier avec Ottawa.»

Mme Marois réagissait hier à la rencontre fédérale-provinciale qui a eu lieu le 16 janvier dernier, d'où Jean Charest est revenu «les mains vides», estime-t-elle. «On n'est pas très surpris du piètre résultat du premier ministre Jean Charest. En fait, il avait sabordé lui-même son rapport de force. Il a refusé de lever le ton face à Ottawa lorsqu'il y a eu l'énoncé politique, et je dirais doctrinaire, de Jim Flaherty. Aujourd'hui, malheureusement, les Québécois en paient le prix.»

La chef du PQ a par ailleurs rappelé qu'elle avait été la première, fin novembre en pleine campagne électorale, à tirer la sonnette d'alarme sur la nouvelle formule de péréquation. Le gouvernement Charest avait dans un premier temps estimé que les modifications étaient «raisonnables» avant de changer d'attitude la semaine dernière. Le premier ministre soutient qu'il n'a pris connaissance de la formule modifiée qu'en décembre.

«J'avais les mêmes documents que (Monique Jérôme-Forget) avait, dit Mme Marois. Dans les documents officiels, il était très clairement dit que le manque à gagner pour le Québec serait d'un milliard. Ils se sont tus pour ne pas nuire à la relation avec Ottawa et pour donner l'impression que tout allait très bien et que ce fédéralisme d'ouverture se pratiquait. Alors que dans les faits, c'est un fédéralisme prédateur qu'on pratiquait.»