Après un psychodrame parlementaire et une élection générale, le vétéran député libéral Yvon Vallières a finalement accédé mardi à la présidence de l'Assemblée nationale.

Au grand dam du premier ministre Jean Charest, la candidature de M. Vallières avait été torpillée en octobre dernier par l'Action démocratique du Québec et le Parti québécois au profit du député péquiste François Gendron.

Le règne de M. Gendron avait cependant été de courte durée avec le déclenchement précipité de la campagne électorale à la fin de l'automne. L'élection d'un gouvernement libéral majoritaire le 8 décembre a donné les coudées franches à Jean Charest pour imposer son candidat.

Député de la circonscription de Richmond, en Estrie, le nouvel arbitre des débats parlementaires a remporté sa première victoire électorale en 1973. Sa longue carrière politique a été interrompue par une seule défaite, en 1976. Quoi qu'il en soit, Yvon Vallières est le plus ancien élu de l'Assemblée nationale.

«J'ai l'immense privilège d'oeuvrer dans cette enceinte depuis maintenant plus de 30 ans. J'ai siégé tour à tour comme député ministériel et comme député de l'opposition. J'ai eu aussi l'opportunité d'occuper diverses fonctions parlementaires et ministérielles. Une chose reste certaine: malgré le nombre des années, il me reste encore beaucoup de choses à apprivoiser et à apprendre à partir de ce fauteuil», a-t-il déclaré sur le ton de l'humilité à l'occasion de son entrée en fonction.

Enseignant de formation, père de quatre enfants, le nouveau président aura 60 ans le 5 février.

En Chambre, le chef démissionnaire de l'ADQ, Mario Dumont, qui avait qualifié M. Vallières de «goon» l'automne dernier, a exprimé cette fois de meilleurs sentiments.

«Je tiens d'ailleurs à vous assurer de la volonté très ferme des membres de notre formation politique de collaborer, de faciliter la vie de la présidence. Et, d'une certaine manière, je dirais que votre carrière, votre parcours politique a été marqué, sur le plan humain, par le respect des députés, par le respect des personnes que sont les députés», a souligné M. Dumont.

La chef péquiste Pauline Marois a elle aussi assuré le président de la collaboration de son parti. Du reste, à titre d'opposition officielle, le PQ a pu sauver la mise pour François Gendron.

Le député d'Abitibi-Ouest assumera en effet un rôle de vice-président aux côtés de sa collègue libérale de la circonscription de La Pinière, Fatima Houda Pepin.