Bien qu'elle y voie des mesures «intéressantes à première vue», Pauline Marois croit que la promesse de Mario Dumont de consentir un milliard en crédits d'impôt aux classes moyennes manque de rigueur.

«Je suis assez étonnée que M. Dumont annonce cela alors qu'on ne connaît même pas la situation économique et budgétaire du gouvernement. C'est demain (aujourd'hui) que la ministre des Finances déposera son énoncé budgétaire, a commenté la chef du Parti québécois, peu après une allocution devant la chambre de commerce de Joliette. Compte tenu des soubresauts imprévisibles de l'économie, «je ne pense pas que ce soit le moment de faire des projets basés sur des hypothèses au sujet de la situation économique et budgétaire du gouvernement», a ajouté Mme Marois.Présenté à La Presse comme le «navire amiral» des annonces économiques électorales de l'ADQ, le plan de Mario Dumont prévoit des crédits d'impôt de 50% sur les intérêts hypothécaires pour les familles gagnant moins de 150 000$. L'ADQ promet également d'abolir l'impôt sur la première tranche de 5000$ retirée d'un REER. Les deux mesures, qui visent clairement la classe moyenne, coûteraient près d'un milliard sur deux ans au trésor public.

«Ce sont des mesures intéressantes à première vue, mais je les ai pas analysées», a affirmé hier Mme Marois.

Chose certaine, le PQ entend lui aussi courtiser sans répit la classe moyenne. «C'est elle qui est la plus inquiétée» par l'incertitude économique, a expliqué Mme Marois.

Pour l'heure, la crise financière aux États-Unis a surtout affecté les exportations de biens manufacturés en sol québécois. Selon le Parti québécois, pour éviter que la situation dégénère, «la clé est d'aider la classe moyenne à ne pas réduire sa consommation» de biens et de services courants, a indiqué le député François Legault, porte-parole du PQ en matière d'économie et de finance.

La chef péquiste a par ailleurs affirmé que la décision de Jean Charest de déclencher des élections à ce moment «est irresponsable». «Les prochaines semaines seront cruciales. Nous devrions plutôt être en train de discuter de solutions à L'Assemblée nationale», a dit Mme Marois, qui s'est plus tard rendue dans sa circonscription de Charlevoix, où avait lieu en soirée son assemblée d'investiture officielle.