Les députés libéraux du comité de la justice de la Chambre des communes ont coupé court à la réunion d'urgence, qui se tenait cet après-midi, pendant laquelle le comité devait notamment décider si l'ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, serait réentendue.

Après environ 30 minutes de débat sur le retour de Mme Wilson-Raybould devant le comité de la justice, réclamé par l'opposition, le député libéral Francis Drouin a proposé une motion pour ajourner la séance - acceptée par les cinq libéraux du comité qui ont la majorité - ce qui a provoqué la colère des députés des partis d'opposition.

«Vous devriez avoir honte», ont-ils lancé à leurs collègues libéraux pendant le vote. Les libéraux siégeant au comité de la justice ont indiqué vouloir se prononcer sur le retour de Mme Wilson-Raybould lors d'une rencontre qui doit se tenir la semaine prochaine, mais à huis clos, souligne le Parti conservateur. La rencontre de cet après-midi était publique.

«Si les libéraux voulaient laisser parler [Mme Wilson-Raybould], ils auraient pu le décider aujourd'hui. À la place, ils ont choisi de se prononcer lors d'une réunion privée mardi prochain où ils pourront tuer l'affaire avec la présentation du budget. C'est ce qui arrive aujourd'hui», a dénoncé le député conservateur, Pierre Poilièvre, au sortir de la rencontre écourtée.

Le comité de la justice de la Chambre des communes se réunissait d'urgence aujourd'hui, à la demande des membres des partis de l'opposition, pour décider si l'ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould sera réinvitée à témoigner pour approfondir sa version des faits à la lumière des témoignages fournis par l'ex-secrétaire principal de Justin Trudeau, Gerald Butts, et le greffier du Conseil privé, Michael Wernick, la semaine dernière.

Lundi, la chef adjointe du Parti conservateur Lisa Raitt a, dans une lettre adressée au président du comité de la justice, Anthony Housefather, également cité le rappel à l'ordre poli de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui s'est dite «préoccupée» par les allégations d'ingérence politique dans l'affaire SNC-Lavalin.

Ces développements «troublants», écrivait Mme Raitt, doivent «être soigneusement considérés» par le comité de la justice. «Un examen vraiment solide permettrait à Jody Wilson-Raybould de faire un témoignage exhaustif», ajoute-t-elle.

Mme Wilson-Raybould s'est déjà dite ouverte à témoigner de nouveau.